Coups de Cœur Poche

Une magnifique Saga Familiale
alors si il y a bien une chose que j'adore retrouver dans mes lectures, c'est bien les sagas familiales! Suivre l'histoire d'une famille sur plusieurs générations me plonge immédiatement dans un état d'addiction au roman assez important et en même temps je diminue la cadence au fur et à mesure du roman pour ne pas quitter trop vite les personnages auxquels je me suis déjà attachée.
Cette magnifique histoire est basée sur des faits réels quasiment oubliés par l'Histoire. La création, durant la guerre, d'un kibboutz en République dominicaine... Wilhelm, jeune journaliste à Viennes, rencontre Almah, magnifique jeune femme, future dentiste, issue d'une famille extrêmement riche. Mais la montée de l'antisémitisme vient assombrir leur idylle. Et au bout de quelques années, après leur mariage et la naissance de leur fils, ils sont contraints de tout quitter face à l'antisémitisme qui ne cesse de les menacer dans leur propre pays. Si le plan initial était de rejoindre la sœur de Wilhelm aux Etats-Unis, tout va très vite se compliquer et après des mois d'errance ils sont obligés d'accepter l'exil en République Dominicaine, dans la petite ville de Sosua. Absolument tout est à construire, dans la solidarité, l'amour et surtout loin de la seconde guerre mondiale.
Magnifique. Énorme coup de cœur
Jeanne R.

ENORME ENORME COUP DE COEUR

 

Alors là attention gros coup de coeur!

J''ai dévoré ce livre en une journée, il est complètement addictif! Je suis déjà une fan de Liane Moriarty mais ce roman est de loin le meilleur de tous, c'est pour dire!

Alice Love, 39 ans, accro au sport et au café, ce prend un vilain coup sur la tête durant un cours de sport. Le problème c'est que lorsqu'elle reprend conscience elle pense avoir 29 ans, être en 1998 et...enceinte de son premier enfant!

Elle découvre alors qu'elle est mère de trois enfants et que, comble de l'horreur, elle est en plein divorce (houleux) avec l'amour de sa vie, Nick. 

Après sa sortie de l'hôpital, les jours passent et Alice ne retrouve toujours pas la mémoire. Cet événement traumatisant va en réalité l'aider à changer le cours de sa vie car son amnésie va lui permettre d'avoir un regard neuf sur sa situation : ou plutôt, lui permettre de porter un regard de la Alice de 1998 sur une vie qu'elle n'aurait jamais souhaité. Son divorce, les relations difficiles avec sa grande sœur qui partageait avec elle une relation fusionnelle à l'époque, sa fille aînée qui traverse des moments très difficiles...

Qu'est ce qui a pu rendre Nick si agressif à son égard, eux qui formaient un couple si aimant, si parfait? Est ce que le quotidien a eu raison de leur amour ou est ce qu'un événement a fait explosé leur mariage?

 

A lire Absolument!!!

 

Jeanne R.


On adore!!

 

On ne se le cache pas, nous, Olivier Adam, on l'adore depuis de nombreuses années. Ce roman à la particularité d'être édité dans une collection "jeunes adultes". Et cela n'enlève rien à 

L'auteur se glisse dans la peau d'un adolescent, Antoine. Sa grande sœur Léa a disparue mais ça n'est pas le sujet du roman puisque dès le début on la retrouve et c'est là que l'histoire commence car Léa n'a pas fait une fugue elle a été enlevée, séquestrée et violentée pendant de long mois. 

 A nouveau au cœur de ce livre, le retour, l'absence, grands thèmes d'Olivier Adam notamment dans "je vais bien ne t'en fais pas". Dans ce roman la réapparition de Léa chamboule toute la famille car ce qu'on pourrait prendre pour la fin d'un cauchemar devient en réalité le début d'un long chemin de reconstruction aussi bien pour la jeune fille que pour les siens. 

Car Léa est blessée, brisée et Antoine va tenter de l'aider par sa présence, son écoute, son courage. 

 

On adore l'ambiance des romans d'O..Adam, Cette fois encore le magnifique décor de Saint Lunaire donne une âme au roman, on applaudit la relation complexe des parents qui ont peut être un peu trop utilisé la disparition de leur fille pour justifier les failles de leur couple. Un roman qui se dévore et par tout le monde, ados ou adultes! 

 

A lire et vite!

 

Jeanne R.


Enorme énorme coup de coeur

 

Quel roman!! Mais quel roman !! Courez dans votre librairie, dans votre médiathèque, posez deux jours de congés et lisez le!!! 

Une magnifique saga irlandaise de 1945 à 2015. Le lecteur est invité à suivre la vie du petit Cyril Avery, fils d'une mère célibataire et rapidement adopté par un couple atypique, à la limite de la marginalité, qui lui précisa très rapidement et très souvent qu'il n'était pas un vrai Avery puisqu'il était adopté. Une enfance matériellement à l'aise mais avec de terribles carences affectives que le narrateur cache derrière une bonne dose d'humour et de désinvolture. Et puis un jour c'est la révélation : Cyril rencontre Julian, celui qui deviendra son meilleur ami mais surtout son plus gros fantasme car Cyril est homosexuel. Et dans une Irlande puritaine, il fera tout pour le cacher, allant même jusqu'à épouser une femme pour rentrer dans cette normalité imposée par la société. 

Plusieurs critiques ont fait le parallèle avec "Le monde selon Garp" de John Irving et c'est une juste comparaison, les situations burlesques, l'humour, la sensibilité naïve et pure du personnage principal y font en effet penser! Les points de vue de la mère, de l'enfant, de l'adolescent, de l'homme et du vieillard sont brillants et le narrateur évolue ainsi de manière extrêmement naturelle et spontanée.

Un roman qui aborde tellement de sujets : le traitement infligé aux filles mères dans un pays extrêmement croyant, l'adoption et ses limites, l'homosexualité bien sûr mais également le sida. Et bien sur l'amour inconditionnel d'une mère pour son fils, et ce hasard qui les mettra toujours sur le même chemin, le tout raconté sur une note toujours optimiste. 

Un livre qui se savoure. Quel bonheur!!

 

Jeanne R.


Gros gros coup de cœur

 

Ce livre est un véritable petit bijou!

 

Mamie Alice n'est plus....l'arrière grand mère de Lia vient de s'éteindre paisiblement dans son sommeil. Dans cette famille curieusement constituée depuis 5 générations, uniquement par des femmes ayant eu une fille unique, le temps est à la vérité, à la remise en question, au tremblement de terre que suscite la découverte d'un secret enfuit depuis des générations.

Mais après tout, si mamie Alice avait vraiment voulu emporter ce secret dans la tombe, pourquoi aurait-elle laissé cette boîte sous le meuble de sa chambre?

Peut être est-il simplement temps de détricoter les croyances familiales véhiculées de mère en fille, de comprendre le poids inconscient des secrets de famille, la reproduction aveugle d'un schéma familiale comme une malédiction. Peut être est-il juste le moment, pour Lia l'arrière petite fille de changer les choses.

Un roman absolument incroyable qui était dans ma PAL depuis tellement longtemps que j'ai même honte de le dire tellement je regrette de ne pas l'avoir lu avant! Un roman initiatique qui ne peut pas vous laisser indifférent et que j'ai bien envie d'offrir à toutes les femmes de mon entourage.

 

Superbe

 

Jeanne R.


Ma bible

 

Elle est à un endroit où elle ne devrait pas être. 

 

Qui ? la chaussette sale. Où? A côté du panier à linge. Et autour de ce symbole (fort) de la chaussette sale laissée négligemment hors de son habitacle Titiou Lecoq signe un essai, qui, au delà de la répartition des tâches ménagères, retrace le triste historique de la condition féminine en la matière et nous explique aussi bien ce que la société à mis en place, que ce qui pousse les femmes à rester dans ce schéma.

Car, il faut le savoir, toute femme est en réalité une chef. Simplement elle ne l'est pas au travail non, plafond de verre oblige, elle l'est à la maison. Parce que même si monsieur met la main à la pâte, il ne reste qu'un exécutant au fonctionnement mis en place par madame (la fameuse charge mentale) dans son royaume de ménagère : les horaires des sorties d'école, de sport, la liste de course, les lessives à faire, ce qu'il y a dans le frigo, les rdv déjà fixés chez le pédiatre car monsieur ne peut pas penser à tout. Non. Au travail monsieur travail. Seule la maman pense encore à l'organisation de son foyer même au boulot. Le pouvoir? elle l'a déjà au domicile, pourquoi en vouloir un autre dans son milieu professionnel? Laissons cela aux hommes qui ont le temps et la capacité de l'exercer!

 

“La plupart des hommes se retrouvent face à un terrible obstacle qui les empêche de s’approprier le balai à chiottes, une espèce de ‘sol de verre’.”

 

La fin de l'essai spécifiant qu'absolument rien ne justifie un tel sacrifice de la femme fait un bien fou. Personne n'a le droit de critiquer une femme pour ce qu'elle dit, ce qu'elle fait, ce qu'elle veut, ce qu'elle devrait faire, et c'est pire quand le société la critique sur son rôle de mère! Il faudrait être parfaite son prétexte que comparé à avant on a plus de droits? Mais il n'y a rien de PIRE que la perfection !!! et la perfection pour qui? pour ceux qui attendent que leur femme leur servent le déjeuner ou pire par ces femmes elles mêmes qui voient dans la servitude vis à vis de leur mari une preuve d'amour et un devoir féminin? 

 

A nous d'inculquer à nos fils (car c'est par eux que le changement se fera), qu'un homme n'aide pas sa femme, il participe aux tâches comme n'importe quel membre d'une famille qui vit sous le même toit. Ça paraît simple comme ça et tout à fait juste chacun devra faire des efforts (l'exemplarité des pères est primordiale) et lâcher son pseudo royaume (les mères et LEUR organisation). 

 

A MÉDITER (et digérer pour certains machos)

 

Jeanne R.


LE roman qui nous a réconcilié avec la littérature espagnole

 

Oui, parce qu'il faut bien l'avouer, on était pas fan du style... et alors là.... grosse grosse claque littéraire. J'ai littéralement prié pour que mon bébé fasse de grosses siestes pour pouvoir lire et surtout connaitre le dénouement de cette histoire incroyable. 

Manuel est ce qu'on appelle un vrai artiste : marié depuis 10 ans à Alvaro il le laisse gérer sa carrière, ses interviews, ses séances de dédicaces etc et n'en sait pas beaucoup plus sur ses propres affaires. Un soir où l'absence d'Alvaro est justifié par un de ses réguliers déplacement professionnel, des policiers frappent à la porte lui annoncer une terrible nouvelle : son mari est mort dans un accident de voiture. 

Mais ce choc extrêmement violent ne sera pas le seul car Manuel va découvrir la seconde vie de son mari : une famille, de l'argent, beaucoup d'argent même, des secrets tellement bien gardés que les découvrir peut vous coûter la vie et Manuel ne sait plus si il a réellement connu Alvaro un jour ou si tout n'était que mensonge. Mais il n'a pas le temps de se remettre de ses émotions qu'un garde civil à la retraite vient lui faire part de ses soupçons sur la mort d'Alvaro: il pense plutôt à un assassinat qu'à un simple accident. 

 

Le lecteur est alors embarqué dans une course à la recherche de la vérité à travers un Manuel de plus en plus attachant et courageux. On traverse avec lui les phases de doute, de deuil, de colère et on découvre avec lui cette bien étrange famille dont les secrets et leur découverte nous tiennent en haleine jusqu'au bout. 

 

Incroyable !!!

 

Jeanne R. 


Prix Medicis Etranger

Double peine 

 

Romy, ancienne stripteaseuse, est condamnée à la double perpétuité  au centre correctionnel pour femmes de Stanville, en Californie, pour le meurtre d'un homme. Plus précisément pour le meurtre de son harceleur. 

 

Entre le quotidien pénitentiaire, les flash back sur son passé à San Francisco dans les années 80 et les excursions dans les histoires personnelles de ses codétenues, ce roman réussit le pari de ne pas être anxiogène voire claustrophobique. Il est tout simplement humain et très réaliste sur les violences aux Etats-Unis.

 

Il ne faut pas croire que les prisons pour femmes soient plus tendres que celles de hommes. Domination, intimidation et pouvoir sont également au coeur des relations entre détenues. Et on peut ajouter à cela l'inhumanité des gardiennes de prison, on suffoque avec Romy rien qu'à l'idée de passer le reste de sa vie là dedans. 

 

Le seul lien qui maintienne son esprit un peu en dehors de la prison c'est son petit garçon Jackson, confié à sa grand mère depuis l'incarcération de sa maman.

 

Ce qui est absolument saisissant dans ce roman c'est le sentiment dérangeant et démoralisant qu'il n'y a plus d'espoir. Car de ce centre pénitentiaire et d'une double peine à perpétuité, à moins de s'appeler Redoine Faïd et de partir en hélico, sinon on n'en sort pas vivant. 

Et en allant plus loin dans la réflexion et dans l'analyse du passé de Romy on peut se poser la question : mais il y avait-il dès le début de sa vie, un espoir? Avec une mère droguée, aucun suivi social, un viol...comment une petite fille peut elle faire autre chose que de tomber elle aussi dans a drogue, la prostitution et la rue?

 

 Ce roman fait écho à "Balles perdues" de Jennifer Clement, un autre portrait de cette Amérique qui ne fait décidément pas rêver les enfants...

 

Stupéfiant

 

Jeanne R.


Attention Chef d' Œuvre

 

Ce roman est une somptueuse fresque familiale de 1870 à 1930 à Etretat, en Normandie. Le narrateur, revenu blessé d'Algérie, vit d'une petite rente qui lui suffit amplement,  lui qui ne trouve la paix que sur son bateau et ses promenades le long des falaises. Et c'est sur

ces falaises qu'il fera la connaissance des peintres les plus connus de l'époque : Courbet et Monet plus particulièrement. Au détour d'une page, lors de l'enterrement de Manet, on découvre presque par hasard le nom de famille de Charles : Guillemet. Comme on avait découvert son prénom lors d'une exclamation de sa maîtresse Mathilde au détour d'une conversation, la discrétion semble être le mot juste pour décrire le narrateur qui, jusqu'à la page 133, avec la phrase "Guillemet mon homonyme", je ne me suis absolument pas posé de question sur lui. Je l'ai simplement suivi là où il voulait m'emmener, dans son récit envoûtant au pays des impressionnistes. 

Charles tombe donc sous le charme de Mathilde, femme de Louis Gosselin, richissime homme d'affaires collaborant avec Haussmann. Si ce dernier ne semble pas dérangé par la relation extra conjugale de sa femme, certainement par condescendance vis à vis du narrateur d'ailleurs, il n'en est pas de même lorsque ce dernier jette son dévolu quelques années plus tard sur sa fille Anna! Les ennuis commencent pour Charles, aussi bien avec Gosselin qu'au niveau sentimentale. Car Anna, beaucoup plus jeune et artiste dans l'âme va lui échapper tandis qu'il s’amourache de plus en plus et que son univers de pêcheur contemplatif ne suffit plus à la jeune fille. Mais grâce à elle il rencontrera Aline, modèle comme sa propre mère, disparue il y a bien longtemps mais qui refera surface dans ce roman à travers la peinture. Car Charles se mettra en quête d'un possible dessin la représentant dans sa prime jeunesse.

La discrétion du narrateur permet une vision absolument incroyable de cette époque, dont il semble être

le simple spectateur à première vue en tout cas. Car au delà de la fresque historique et artistique, il s'agit bien également d'une saga familiale et sentimentale.

Le 19eme siècle est dépeint avec précision, l'auteur relate même l'incendie du bazar de la charité en 1897 (raconté merveilleusement bien par Gaëlle Nohant dans "La part des flammes") ou la catastrophe minière de Courrières. L'évolution extraordinaire de ce siècle en termes de nouvelles technologies est décrit avec précision. Avant de basculer dans les horreurs de la première Guerre Mondiale qui touchera sa famille de plein fouet.

 

Ce roman est extrêmement abouti : un travail titanesque permet à l'écrivain de n'oublier absolument aucun impressionniste, pas même Bazille, ni l'antisémitisme de Degas, ni la mauvaise humeur de Monet, ni aucun moment important de leur vie, aucune anecdote. C'est juste incroyable !!

 

Un Chef d'Oeuvre! Enorme Coup de Cœur qu'il faut absolument lire de toute urgence!!

 

Jeanne R.


Prix Méditerranée Roussillon 2018

 

 

Avec ce premier roman, le chanteur Cali revient sur le drame de son enfance : la mort de sa mère, emportée par un cancer lorsqu'il était âgé de 6 ans.

Dans ce récit autobiographique, Cali se remet dans la peau du petit garçon de 6 ans qu'il a été. Il nous embarque dans l'année qui a suivi la mort de celle qu'il aime plus que tout. Son refus de fêter son anniversaire parce qu'il veut rester à 6 ans, quand sa maman était encore vivante, sa recherche, absolument bouleversante, de l'amour maternelle chez toutes les femmes qu'il croise: maman de son ami Alec, ses grands-mères, une jeune fille en colonie ...

Le titre du roman est vrai: seul un enfant peut aimer d'un amour pur, innocent, total, entier et surtout vital pour l'équilibre d'un si petit être qui se demande jusqu'à quand sa maman va mourir. 

 

En lisant ce récit on est pris d'une envie irrésistible de serrer ce petit garçon dans nos bras pour le bercer, le consoler, remplir sa petit gourde d'amour devenue vide bien trop tôt. 

 

Cali a su se mettre à hauteur d'enfant pour dépeindre de manière déchirante le chagrin et la résilience.

 

Bouleversant

 

Jeanne R.


Puissant et fulgurant. 

 

Fulgurant? Comme le laps de temps qui s'écoule durant ses 140 pages: une journée. Et malgré la deuxième partie du roman qui emmène le lecteur dans un futur extrêmement lointain, jusqu'à la mort de Jane, les décisions essentielles de sa vie seront cristallisés dans cette journée. Un dimanche de mars 1924 où se déroulait à l'époque le dimanche des mères. Les employées féminines de l'époque (après la guerre, les voitures remplacent les chevaux, les emplois de domestiques se féminisent), disposaient de cette journée pour rendre visite à leur famille.

Mais l'héroïne du roman, Jane, orpheline de naissance et placée à 14 ans au service des Niven, ne sait que faire de cette journée ayant si peu de sens pour elle. Elle espère, et elle l'aura, l'invitation de son amant Paul, un fils de bonne famille qui doit d'ici très peu de temps, épouser une jeune fille de son milieu. C'est leur dernière occasion de se voir seuls, dans la chambre du jeune homme où ils feront l'amour pour la dernière fois. 

Le passage où Paul laisse la jeune femme seule et nue chez lui pour rejoindre sa fiancée, marque le moment où le lecteur découvre la passion de Jane pour la littérature dans un moment très intime qui a pourtant lieu dans une demeure bien au dessus de son niveau social, qu'elle visite dans le plus simple appareil jusqu'à tomber sur la bibliothèque, et révélera alors sa passion. 

Cette journée bouleversera à jamais la vie de Jane et son avenir professionnel. 

Le roman, court, précis et en même temps si poétique, laisse planer le doute sur les sentiments et les intentions de Paul, sur les souvenirs ou les fantasmes de Jane devenue vieille et racontant ses souvenirs aux journalistes. 

Un roman où le lecteur assiste à l'apprentissage de Jane dans la vie, sur ses émotions, les événements subis et son avenir. 

 

Bouleversant

 

Jeanne R.


Paris, Salon des Indépendants de 1881, la sculpture de Degas, la petite danseuse, y fait une entrée fracassante.

 

Sa taille interpelle: presque un mètre. Elle n'est ni en bronze ni en marbre mais en... cité! Inconcevable pour l'époque. Et summum du réalisme (ou du naturalisme de Zola), elle porte de vrais vêtements : une robe de danseuse d'opéra, des chaussons et des vrais cheveux. C'est un véritable scandale. Car Degas n'a pas la réputation d'embellir ses modèles, il montre ce qu'il voit sans concession, quitte à en vexer plus d'un (on se souvient de Manet insatisfait du portrait de sa femme par Degas). Mais qu'a voulu faire passer comme message l'artiste? Celui qui refusa toujours de vendre sa statut, ne laissa aucun écrit sur les raisons de sa technique artistique.

 

Ainsi, l'auteure Camille Laurens, à travers ce très bel essai, part à la recherche de cette petite danseuse, Marie Geneviève Van Goethem, misérable enfant envoyée par ses parents à l'opéra pour y danser des heures durant et bien sûr, chose courante à l'époque, pour arrondir ses fins de mois en rencontrer des hommes mûres à la recherche de chaires fraîches. Cette partie de l'essai, la vie de la petite Marie, est la moins renseignée, l'auteure en explique immédiatement les raisons, mais paradoxalement est également la partie la plus touchante. Car elle croise les raisons de l'auteure, et donne vie à cette petite fille qui a eu une vie si misérable.

 

On salue sa volonté de ne surtout pas combler les manques d'informations par de la fiction. Il faut savoir accepter de ne pas tout découvrir, c'est chose faite dans cet essai extrêmement réussi.

 

Un bonheur à lire!

 

Jeanne R.


Joli coup de coeur

 

en voilà une lecture parfaite pour se détendre et apprécier cette histoire parallèle entre une auteure et son personnage historique.

Pour se rapprocher de ses personnages et poussée par une intuition, Carrie s'installe sur les terres écossaises pour trouver l'inspiration. Son nouveau roman se déroule vers 1700 lorsqu'un groupe tente de faire revenir sur le trône d'Ecosse son roi exilé, James Stewart. 

Mais envahie par de drôles de rêves, Carrie va faire émerger de ce qu'elle croit être son imagination, une histoire d'amour secrète et sublime totalement méconnue. 

Là où la lecture du roman est très agréable c'est le parallèle entre cette histoire romantique "historique" de son personnage et la propre vie amoureuse de l'auteure sur les terres écossaises.

Chacune des histoires fait écho à l'autre et le lecteur est embarqué dans un roman qui promet de vous faire passer un bon moment. 

 

Jeanne R.


Une amitié féminine éternelle.

 

Dans cet excellent roman, Diane Ducret nous parle d'un fait historique totalement méconnu : le camps de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques,qui, durant la seconde Guerre Mondiale, emprisonnait les femmes allemandes qui s'opposaient eu régime nazi et vivaient sur le territoire français. L'histoire se passe en 1940, avant Vichy.

D.Ducret y raconte l'amitié entre Eva et Lise, l'une juive, l'autre aryenne qui vont lier une amitié indestructible durant leur captivité. 

Ses femmes, appelées "les indésirables", vont devoir subir la famine, le froid, les maladies, les viols bien sûr, utilisés comme des armes par les hommes en tout temps. 

Pour supporter ses privations et pour que l'espoir ne meurent jamais elles décident toutes de monter un cabaret et de rester debout, désirables, à l'inverse de leur surnom.

Eva est sans nouvelle de Louis son amoureux communiste, celui pour lequel elle s'accroche. Elle lui écrit, sans pouvoir lui envoyer ses lettres mais c'est le seul moyen d'y déverser ce qu'elle subit, ce qu'elle ressent. Lise elle, n'a jamais connu l'amour mais ça ne saurait tarder car une partie du camps a pour prisonniers des hommes espagnols, plus précisément des républicains espagnols dont Ernesto fait parti.

Petit à petit ce camps d'enfermement va devenir un camps de concentration, dès lors qu'il sera pris en charge par les nazis. La mort est de plus en plus présente. Les maladies aussi. Mais dans ce malheur, on vit, on espère. Eva et Lise resteront liées à jamais. 

«Nous avons ri, nous avons chanté, nous avons aimé. Nous avons lutté, mon amie, c’était une belle lutte. Je me suis sentie plus vivante à tes côtés que je ne le fus jamais.»

 

Diane Ducret décrit avec brio cette précieuse amitié et l'espoir qui ne quittera jamais ce camps créé par les français avant même le gouvernement de Vichy.

 

Jeanne R


Quel Roman !!

 

Dans "l'enfant mouche", Philippe Pollet-Villard s'inspire de l'enfance de sa mère durant la seconde guerre mondiale. 

En 1944, Anne-Angèle, infirmière au Maroc, reçoit un message urgent de Paris : sa petite sœur a été victime d'un grave accident et va mourir, elle doit se rendre à son chevet. Sous le coup de l'émotion en lisant cette missive elle se fait attaquer par un patient délirant et subit une grosse morsure qui aura son importance dans le suite de l'histoire. 

Arrivée donc à Paris, elle découvre que sa soeur s'est embarquée dans une sombre histoire : celle de sortir une gamine, Marie, de son orphelinat en échange d'argent. 

Refusant d'écouter son instinct qui lui dictait de régler l'enterrement de sa sœur au plus vite pour retourner au Maroc, Anne-Angèle se retrouve mêlée à cette histoire au point de devoir se réfugier près de Reims avec l'orpheline le temps que les choses se calment. 

Mais bien loin du luxe de Paris chez l'employeur de sa sœur, Les deux femmes vont vivre dans une misère la plus totale, aggravée par la maladie de l'infirmière qui devient acariâtre et sombre peu à peu dans la folie. 

 

La jeune Marie se retrouve seule pour tenter de survivre. L'hypocrisie des villageois, la perversion de certains adultes, elle ne renonce devant rien, portée par une seule volonté: se nourrir. Aucune idéologie : une fois chez les résistants, l'autre fois chez les allemands, cette enfant, dotée d'une force de caractère incroyable va tout faire pour s'en sortir. 

 

Un roman puissant, une histoire absolument terrible qu'il faut lire d'urgence!!

Excellent. 

 

Jeanne R.


Magnifique !!!

 

Françoise Cloarec se penche sur le couple que formait Pierre Bonnard et sa femme Marthe. Enfin, Maria, car à la mort de P.Bonnard, on découvre la véritable identité de sa femme : née Maria Boursin, cette dernière n'est absolument pas orpheline comme elle l'a prétendu à P.Bonnard dès leur rencontre en 1893.

 

Cette découverte entraînera une bataille juridique de quinze ans entre les nièces de Marthe/Maria et les neveux de Pierre, le couple n'ayant pas eu d'enfant. De cette affaire naîtra une jurisprudence sur le droit moral des artistes, chose assez rare pour être soulignée. 

 

Dans ce magnifique ouvrage, F.Cloarec s'appuie sur une bibliographie titanesque pour étayer son point de vue sur la vie du couple.

 

De santé extrêmement fragile, de caractère lunatique et même sauvage au fil des ans, Marthe, car elle sera toujours Marthe pour Bonnard qui ignore tout de son passé, fût la muse du peintre, son amie, son amante et celle dont il prit soin toute sa vie, hanté par l'idée qu'elle puisse se trouver mal lors d'une de ses absences.

 

Un couple fusionnel, qui était pourtant basé sur le grand mensonge de Marthe. Absolument aucun document ne vient expliquer ce besoin de renier sa famille dont elle garde pourtant contact jusqu'à la mort de sa mère. Personne , même ses nièces ne sont capables d'expliquer le choix de Marthe d'effacer sa vie et de s'en créer une en tant qu'orpheline. Un ouvrage qui, au delà de Marthe, retrace la vie de Bonnard et sa quête de la couleurs, de la lumière en compagnie de ses nombreux amis dont Monet, Vuillard, Matisse, Signac...

 

Quel bonheur de lire un tel ouvrage, Énorme coup de cœur!!!!

 

Jeanne R. 


Du grand Angela Huth!

 

A passé 30 ans, Virginia Fly est une institutrice d'arts plastiques qui vit encore chez ses parents. Cela fait quelques années qu'elle entretient une correspondance épistolaire avec un américain répondant au nom de Charly. 

 

Au moment où charlie doit enfin venir lui rendre visite, Virginia participe à une émission de télé sur sa particularité (être encore vierge), la rendant très intéressante aux yeux de certaines personnes...

 

Mais la réalité est beaucoup plus terne que les espérances de Virginia. Ses nouvelles relations avec les hommes vont de déceptions en déceptions avec des scènes aussi gênantes que comiques. 

 

" Virginia ferma les yeux. Mon Dieu, faites qu'il enlève ses chaussettes, supplia-t-elle. Les yeux toujours fermés, elle ôta son collant et sa culotte. Elle entendit le rire de Charlie. Qu'est-ce qu'il y a ? Tu fais comme les enfants : tu fermes les yeux et tu t'imagines que les autres ne peuvent pas te voir... Virginia ouvrit les yeux. Charlie se léchait les lèvres et reniflait. Des soubresauts agitaient son slip... Bon, allez, on s'y met." 

Avec une écriture subtilement ironique, Angela Huth nous embarque dans les vies tristement banales de ses personnages avec un intérêt qu'elle est seul à pouvoir susciter.

Ecrit en 1972, et publié seulement en 2017 en France, ce roman est absolument incroyable de modernité!

 

On est complètement fan de cette auteure!

 

Jeanne R.


Un incroyable premier roman ! 

 

J'ai aimé tellement de choses dans ce roman !

J'ai aimé cette poésie dans les détails de la vie que je n'avais ressenti qu'en regardant un film de Jeunet et plus particulièrement Amélie Poulain.

J'ai aimé le surréalisme qui prend le dessus dans les petites habitudes de ce comptable au fur et à mesure qu'il se dévoile le soir au café et qui m'a fait pensé à L'écume des Jours de Boris Vian.

J'ai aimé l'histoire personnelle de ce petit garçon tellement aimé par son grand-père qui subit la grande Histoire comme Georges Perec. 

J'ai aimé l'amitié hasardeuse de ces 4 compères de bistrot: Thomas qui porte encore le deuil de ses enfants que sa mémoire lui a un jour imposé comme une vérité qui pourtant n'en est pas une. Sam, qui reçoit des lettres de ses parents pourtant morts il y a bien longtemps. Lisa, la serveuse dont tout le monde a le béguin, notamment le narrateur. Une belle amitié qui va pousser ce comptable, dont la vie n'est faite que de chiffres et d'une vie solitaire et inintéressante, à commencer à se livrer un soir.

L'histoire débute par l'amour de son grand-père. Puis, chaque soir, il livre une nouvelle partie de sa vie, attirant de plus en plus de monde dans ce petit bistrot peu habitué à rencontrer autant de succès en semaine. 

Car le comptable est bien décidé, mais à son rythme, à dévoilé le secret qui entoure cette immense écharpe dont il ne se sépare jamais et qui lui recouvre aussi bien le cou que le menton. La bienveillance de ses amis va le pousser à se livrer comme il ne l'avait jamais fait alors. 

Un texte d'une poésie et d'une pudeur touchante. Une fin sidérante qui, à côté de cette pudeur dont le lecteur s'est habitué, nous semble presque violente ou en tout cas très brutale. 

 

Extrêmement beau, puissant, touchant. J'ai adoré!!!! 


La pépite de la rentrée littéraire 2016 !!

 

Auteure jeunesse reconnue, Valentine signe ici un roman axé sur une histoire familiale et plus particulièrement l'histoire d'un femme : Mathilde. 

Le paquebot, c'est le surnom du sanatorium dans lequel les parents de Mathilde, Odile et Paul vont être placés pendant des mois pour soigner leur tuberculose. 

Car Paulo est cafetier à la Roche Guyon. Odile le suit, l'assiste, l'attend surtout lors des soirées interminables ou son Paulo est l'attention de tout le village avec son harmonica. Les soirs où la petite Mathilde attendra que son père la fasse voler dans les airs sur les sons des musiciens du village. Mais Paul ne dansera qu'avec Annie, sa fille aînée qui, la narratrice le précise dès le début du roman, n'aura qu'un rôle secondaire dans cette histoire et ne fera que passer dans ce café de village avant de fuir sa famille pour aller construire la sienne à Paris. 

Mathilde c'est le petit garçon manqué. Pas par choix mais pour faire plaisir à son père qui rêvait tellement d'un autre garçon qui aurait remplacé le bébé mort quelques années auparavant. Alors pour lui faire plaisir, pour obtenir de l'attention, un regard, une parole, Mathilde fait les quatre cents coups, risque sa vie, devient une adolescente pleine de courage et de volonté. 

C'est ce caractère qui la sauvera lorsque ses parents seront envoyés au sanatorium tandis que son frère et elle seront séparés et placés dans deux familles d'accueil. Car dans les années 60, malgré l'apparition de la sécurité sociale, elle ne concerne que les salariés. Les commerçants doivent encore se débrouiller et la maladie plongera la famille de Mathilde dans une misère insoutenable. Mathilde deviendra le pilier d'une famille éclatée. Celle qui fera des kilomètres le week end pour voir ses parents, celle qui travaillera d'arrache pied pour récupérer son frère Jacques, celle qui portera cette famille à bout de bras en risquant plusieurs fois de mourir de faim pour mener à bien ses études.

Inspirée d'une histoire vraie, Valentine Goby livre un roman d'une intensité et d'une justesse incroyable. 

 

" A ceux qui lui diront, plus tard, quand tout sera fini, tu aurais dû demander, petite, elle rétorquera : vous auriez dû voir."

 

A lire de toute urgence !!!

 

Jeanne R.


Lorsqu'un secret de famille se transforme en oeuvre littéraire

 

Poussée par une curiosité irrésistible sur son histoire familiale l'auteure décide d'en faire un roman.

Située entre 1867 et 1872, l'histoire familiale de Marie Sizun est assez originale même si le principe d'une aventure extra-conjugale ne l'est pas, le mariage, trois générations plus tard des descendants de cette affaire fait quelque peu perdurer le tabou. sur un secret de famille bien gardé concernant une gouvernante suédoise nommée Livia. Prénom qu'il était interdit de prononcer dans la famille, ce que M.Sizun ne comprenait pas dans sa jeunesse. Un jour, cette dernière tombe sur le journal intime de son arrière-grand mère Hulga et découvre alors l'histoire d'amour qui s'est déroulée sous les yeux de celle-ci entre son mari, Léonard Sézeneau, négociant français parti vivre à Stockholm, et cette gouvernante. Marie Sizun comprend alors que toute l'histoire familiale est liée à cette Livia dont elle porte le nom de famille. Elle décide d'en faire un roman et de mettre en lumière un secret si longtemps gardé. 

Une histoire absolument incroyable entre la Suède et la France, une histoire d'amitié entre deux femmes, une histoire d'amour improbable. La fragile Hulga, la solide et digne Livia, le mystérieux et distant Léonard. Un trio d'amour mais de mort aussi qui touchera les ancêtres de Marie Sizun.

Un vrai roman intimiste qui nous rappelle les romans de Flaubert dont Leonard est un spécialiste. Une France austère mais si proche des Impressionnistes, une époque où les conventions n'empêchaient semble-t-il pas la passion. 

Marie Sizun, ou l'art de rendre magnifique un lourd secret de famille 

 

Très très beau

Jeanne R. 


Un roman complètement dingue!

 

Un virus de la grippe, ce qui a tendance à nous rappeler le fameux virus du roman pour ado U4, réduit la planète à une poignet de survivants qui remet littéralement les compteurs à zéro puisqu'on suit une troupe d'itinérants d'acteurs et de musiciens an l'an 20 après l'apocalypse. 

dans ce monde post-apocalyptique, l'humain survit au milieu des restes de l'ancien monde devenus inutilisables : internet, l'électricité, la voiture, les avions.... 

Une description hyper-angoissante d'un monde redevenu sauvage, où plus aucun repère de l'ancien monde n'a survécu.

Le roman s'ouvre sur un soir de représentation théâtrale du Roi Lear à Toronto, où l'acteur principal s'écroule, victime de ce que l'on pense être une crise cardiaque. Le lecteur, qui n'a pas encore compris que cette mort n'est pas le sujet principal du roman, reste complètement abasourdi après la lecture de la dernière phrase du chapitre qui stipule qu'un des hommes présents survivra plus longtemps que les autres puisqu'il mourra trois semaines plus tard. Choc. On relit plusieurs fois la phrase juste pour être certain d'avoir bien compris. Et on s'attend donc à une suite absolument terrible pour la race humaine. En effet, quelques heures à peine après la représentation, le virus décime littéralement la planète.

 Les premiers chapitres, qui plantent le décor, distillent avant la fin de ses derniers, une ou deux phrases d'indices terribles sur la suite des événements. 

Désormais on suit Kristen, la petite figurante de 8 ans le soir de Toronto, qui fait maintenant partie de la troupe d'itinérants. Avec des retours réguliers sur le passé des personnages avant l'épidémie, on comprend petit à petit leur lien, tout en se demandant comment se nouveau monde va évoluer, et ce qui peut bien se trouver dans le fameux aéroport que la troupe tente par tous les moyens d'atteindre. Au fil de la lecture eu reconstitue le passé et les liens des personnages, Arthur l'acteur mort, ses trois épouses, son fils, son meilleur amie et Kristen, qui, enfant au moment de sa mort, avait noué des liens d'amitié avec lui, comme un puzzle à assembler. 

Un roman absolument incroyable, inclassable, qui fait partie de ces ouvrages qu'on ne peut pas oublier et qu'on a besoin de "digérer" avant d'en commencer un autre. 

La note de fin, pleine d'espoir nous rassure comme elle pose également question. L'humain à la faculté incroyable de toujours se ressaisir, s'adapter, et avancer. 

 

Angoissant, prenant, envoûtant.

Incroyable!

 

Jeanne R.


Prix Goncourt 2016 (12èm femme a obtenir ce prix!)

 

Pas de suspens dans ce roman, l'auteure nous met tout de suite devant la finalité de ce fait divers: les enfants sont tués par la nourrice. Le choc des premiers pages passé, on plonge dans ce drame en commençant par le moment où ce couple de jeunes parents ont décidé d'embaucher une nourrice. 

Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide de reprendre une activité professionnelle dans un cabinet d'avocat. Son rôle de mère au foyer la rend malheureuse sans que personne ne s'en aperçoive, surtout pas son mari qui sera très réticent à sa reprise d'activité. Et puis LA nounou idéale apparaît en la personne de Louise, mettant tout le monde d'accord sur son professionnalisme et sa discrétion, dans une famille qui n'assume pas vraiment l'idée d'employer une nounou à domicile. 

Mais cette gêne va vite disparaître tant Louise se rend indispensable au foyer: non contente de s'occuper merveilleusement bien des enfants, elle s'occupe de l'intérieur comme personne et son talent de cuisinière épate tous les amis du couple. 

Mais petit à petit quelques détails, au départ, vont venir noircir ce tableau idyllique pour terminer par une nounou complètement névrosée. Les quelques passages sur la fille de Louise lorsqu'elle était enfant, laisse entrevoir une double personnalité de la nourrice. On sent Myriam de plus en plus absorbée par sa vie professionnelle, trop heureuse de pouvoir faire confiance à une personne pour lui confier ses enfants et vivre pleinement sa vie d'avocate qu'elle avait dû abandonner à l'époque. Ainsi, malgré les quelques situations qui l'ont mise mal à l'aise, ou les réflexions que désormais Louise ne prend plus la peine de garder pour elle et qui ont choqué Myriam, cette dernière ne prend pas le temps de se poser les bonnes questions et de remettre en cause ce mode de garde qui pourrait être la cause d'un nouveau frein professionnel. 

Un roman dans lequel tout le monde peut se reconnaître, notamment dans la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle lorsqu'on est parent. On tente de comprendre le côté sombre de Louise sans jamais vraiment y arriver. On assiste impuissants à ce que nous avait prédit le début du roman. On se dit qu'on est bien content de ne pas avoir d'enfant qui nécessiterait de chercher une nounou. Que si c'était le cas on serait complètement parano.

Puissant

 

Jeanne R. 


Un roman extraordinaire !!

 

Un jour, à 4h du matin, Thomas apprend l’accident de voiture de sa femme. Sa vie, et celle de toute sa famille bascule.

Le roman est composé de trois parties. La première débute à l’annonce de l’accident. Thomas fonce à l’hôpital sans comprendre la gravité de la situation. Il ne comprend pas la présence de Camille ce soir là sur cette route. Il se souvient alors de la distance de Camille ses derniers mois, les difficultés dans son travail, Thomas qui doit s’occuper seul la semaine de leurs deux enfants etc…

Alors que tout s’effondre autour de lui les doutes l’assaillent, il tente de comprendre les raisons de l’accident que le lecteur ne connaîtra jamais, pas plus que thomas. Car Camille, malgré sa sortie du coma et une amélioration de son état à la fin de la première partie, est morte.

Ce qui emmène le lecteur chez Jean, le frère de Thomas, dans les Pyrénées. Camille n’est plus là, Thomas gère sa vie de famille avec l’aide de son frère qui les accueille toujours avec plaisir dans ses montagnes. Les silences de Jean, qui ressemblent étrangement à ceux de Camille, la mort de leur père alors qu’il n’était qu’un enfant, Thomas se pose des questions mais apprend surtout à vivre et à supporter l’après-Camille.

La troisième partie nous mène au Cameroun, pays où vit Pauline, la sœur de Jean et Thomas. C’est encore un drame qui a conduit ce dernier à rejoindre sa sœur. Là-bas il va enfin tout comprendre et pouvoir avancer.

Ce roman est extraordinaire. Malgré ses 540 pages et son écriture très dense qui aurait pu rendre sa lecture indigeste, la magie opère grâce au style littéraire de Luc Lang. On partage l’intimité de Thomas, ses souffrances, son questionnement, ses failles…. C’est un roman extrêmement humain, une véritable quête de la vérité sur le passé pour mieux se tourner vers l’avenir.

On est touché par le drame qui touche Thomas. Par sa véritable mise au placard professionnelle. Par l’amour qui le lie à Jean et Pauline.

Un roman dont on ne comprend toujours pas le fait qu'il n’ait reçu aucun des très nombreux prix de la rentrée littéraire 2016 !

 

Jeanne R.


Prix Pen/ Falkner 2017

A lire!!!

 

Jende, sa femme Neni et leur jeune garçon ont quitté Limé, la ville au sud-ouest du Cameroun pour vivre le rêve Américain à New-York. 

Jende travaillerai trois ans seul aux Etats-Unis pour payer le voyage de sa future femme et de son enfant. Quand la famille est enfin réunie sur le sol américain, Jende trouve un emploi de chauffeur grâce à son cousin, chez un cadre de la banque Lehman Brothers. Tout juste un an avant la faillite de cette dernière. Car l'expression "to big to fail" (trop gros pour faire faillite) que tout le monde a toujours cru, n'est plus valable désormais. Même si d'après les bribes de conversations téléphoniques de Clark dans la voiture, on comprend qu'il tente d'alerter ses collègues, mais Jende, tout juste arrivé à New York, ne peut comprendre l'épée de Damoclès au dessus de tous ses foyers qui vont se prendre la crise des subprimes de plein fouet. 

Les chapitres alternes le point de vue de Neni et de Jende qui, tout du moins au début, ont une vision des choses complètement décalée par rapports aux Américains. Cette vision de la société américaine par le prise de deux immigrés est aussi touchante que cruelle. On rit de leurs interrogations sur, par exemple, l'intérêt du métier de nutritionniste, comme on s'offusque du fait qu'on ne leur laisse pas leur chance alors qu'ils travaillent dur, l'un en tant que chauffard, l'autre dans ses études. 

Et puis petit à petit, les espoirs et la chance du début vont laisser place aux catastrophes et au désespoir. Jende et Clark vont voir leur rôle de père prenant soin de leur famille, s'écrouler complètement, Jende étant lui aussi touché par la crise économique des subprimes de manière indirecte. Neni et lui vont s'éloigner, car l'émancipation professionnelle de Neni est très mal acceptée par son mari. 

Ainsi, ce roman aborde aussi bien la question de l'immigration, du racisme, de la lutte des classes, que la question du sexisme et de 'l'émancipation de la femme. 

A la fin du roman se pose donc la question suivante pour nos deux protagonistes : vaut-il mieux souffrir dans un pays d'accueil, s'y intégrer coûte que coûte au point de devoir renoncer à certaines de ses valeurs ou seul son pays d'origine peut nous permettre de faire face aux obstacles de la vie? 

Derrière un sujet anxiogène et même dérangeant, l'auteure à su utiliser une écriture drôle, touchante et sans aucun moralisme, guidée principalement par l'espoir presque inépuisable des personnages. 

Un très très beau roman !!

 

Jeanne R.


A lire de toute urgence!!

 

C'est l'histoire d'Euridice, jeune femme mariée à Antenor, un employé de banque à la conception familiale très simple : l'homme au travail, la femme au foyer. 

Mais Euridice est plus que ça. Euridice pourrait être tellement de choses. De son talent pour la flûte, avorté par le refus catégorique de ses parents de la laisser intégrer le conservatoire, à sa création de livre de recettes moquée par son mari, en passant par son entreprise de couture ou son don littéraire,.. Tout, elle était capable d'absolument tout. 

Mais dans ce Brésil des années 40, une fille ne doit que chercher un bon mari, faire des enfants, les élever, et rendre son mari heureux. Et puis il y a Guida sa soeur, disparue depuis temps d'années avec Marcos, un étudiant en médecine. Guida a choisi la fuite pour s'émanciper. Inséparables depuis toujours, Euridice a bien du mal à vivre sans sa soeur et espère toujours la revoir.

Un roman incroyable dans sa narration: le point de vue omniscient permet à chaque personnage y compris les personnages secondaires d'être mis en avant par leur histoire familiale remontant parfois jusqu'au plusieurs générations. Vous n'avez pas là un roman banal mais un conte brésilien ponctué d'humour et de situations loufoques mais qui délivre bel et bien un message on ne peut plus sérieux comme tous les vrais contes : la condition féminine sous la domination masculine. Les rêves, les désirs, les possibilités d'une petite fille puis d'une femme qu'on a toujours empêché d'être ce qu'elle voulait être et d'explorer tous les domaines de compétences qu'elle souhaitait explorer. C'est l'histoire d'une femme qui n'a le statut de femme que parce qu'elle a un mari et des enfants mais qui n'a pas plus de liberté que lorsqu'elle était enfant, coincée sous la domination d'un mari. Mais c'est aussi l'histoire d'une femme qui ne renonça jamais. Et ça fait du bien ! 

 

J'ai adoré!

 

Jeanne R.


Un roman incroyablement beau

 

La vie quotidienne de deux sœurs que tout oppose : Muguette et Emélie, durant l'occupation au Havre. Ville bombardée et détruite par les forces alliées. Emélie attend le retour de son mari Joffe, qui reviendra mais transformé, au point que ses deux enfants ne reconnaîtront pas leur père.  Muguette, elle, attend Louis, dont l'absence le rend si présent dans cette famille qui survit entre un petit garçon courageux et une petit fille muette. 

A travers une narration à plusieurs voix, permettant de connaitre les sentiments et les peurs les plus enfouies de chacun des personnages, 8 au total, Valérie Tong Cuong aborde le sujet délicat de la population Havraise durant la seconde Guerre Mondiale. En se basant sur la petite histoire familiale d'Emélie et Muguette, V. Tong Cuong raconte les ravages des frappes alliées, l'occupation allemande et l'envoi des enfants en Algérie. Autant de sujets restés extrêmement tabous après la guerre. 

 

Ce roman est puissant, émouvant, profond, et sa qualité historique reflète parfaitement le long travail de documentation de l'auteure. 

 

A lire absolument !!

 

Jeanne R.


Tellement beau !

 

Destin croisé de 3 femmes dans l'Angleterre d'après guerre en 1920. Ada, qui a perdu son fils unique durant cette guerre et qui, faute d'explication sur les circonstances de sa mort par le gouvernement, a l'impression de le voir partout. Evelyn qui a également perdu un être cher dans les mêmes circonstances: son fiancé, et qui travaille au bureau des pensions de l'armée, côtoyant des hommes qui ont eu la chance de revenir vivants de l'enfer mais dans quel état physique et nerveux et surtout réduits à une misère sociale humiliante et injuste pour avoir donné leur main, leur jambe, leur santé mentale à leur pays. Enfin, Hettie, une très jeune femme qui fait accompagne les anciens soldats sur la piste de danse pour quelques pence tout en espérant secrètement rencontrer le prince charmant. 

Ces trois femmes vont croiser des hommes, un ancien soldat à la vie brisée, un bellâtre plus traumatisé qu'on pourrait le penser, qui vont changer le court de leur vie. 

Le roman raconte la vie de ces femmes durant les cinq jours précédent l'arrivée à Londres du cercueil du soldat inconnu. 

Ce dernier est bien le 4ème personnage de ce roman qui a droit à sa partie dans chaque chapitre: le lecteur le suit, du champs de bataille près d'Arras, à son arrivée retour au pays le 11 novembre 1920.

Comme tout bon roman, les différents personnages vont finir par se retrouver dans une scène finale qui n'est autre que l'arrivée de ce cercueil, véritable événement national. 

D'une manière subtile et brillante, Anna Hope nous fait prendre conscience de la douleur des femmes durant et après la guerre, Elles qui ont toutes connu un frère, un père, un fiancé, embarqué dans ces tranchés. Elles qui ont dû travailler pour nourrir leur famille, porter le deuil d'un être cher ou voir revenir un homme qui ne sera plus que l'ombre de lui même. Mais sans être aller à la Guerre, elles ont, chacune d'elles, vécu des drames personnels qu'elles ne raconteront jamais, qu'elles ont dû surmonter seules. Avec un courage et une détermination que seules les femmes peuvent avoir. 

 

Un premier roman d'une maîtrise incroyable!

 

Jeanne R.

 


Brillant

 

Le docteur Abraham Farkas, débarque un jour à Tilliers avec son jeune fils Franz au début des années 60. A cette époque, la France est encore marquée par la première et la seconde guerre mondiale et l'Algérie vient juste de gagner son indépendance.

Quelques temps plus tôt, Franz et sa maman ont été victimes d'un accident qui a tué cette dernière et rendu le garçonnet amnésique, surtout en ce qui concerne ses huit premières années de vie. Au point où il ne garde aucun souvenirs de sa mère et ne fasse la connaissance de son père qu'à sa sortie du coma, trois semaines après l'accident, à l'hôpital. 

A Tilliers, père et fils vont reconstruire leur vie, dans la grande bâtisse de l'ancien médecin dont le cabinet est repris par Abraham. 

Franz va apprendre à vivre sans l'omniprésence (bienveillante et très touchante) de son père, à se faire des amis, à développer sa passion pour la littérature. Abraham va apprendre à vivre en France, à aimer de nouveau, à cesser de trop s'inquiéter pour son fils. 

Et ensemble ils vont déterrer des secrets bien gardés qui formeront une sorte d'histoire dans l'histoire. 

La narration croisée entre Abraham, Franz et son regard d'enfant et un troisième narrateur qui semble très au fait de l'histoire familiale sans que l'on sache, tout du moins jusqu'à la fin du roman, derrière quel personnage ce cache ce mystérieux narrateur. 

La fin du roman souligne l'importance du préambule qu'on aurait tort d'ignorer car il donne une notre de mysticisme au roman, teintée d'immortalité.

" Cette histoire, et toutes celles qui s'y accrochent, je les porte en moi depuis longtemps; j'ai hâte de vous les raconter. Si vous avez le temps et, nous sommes bien d'accord, si vous avez envie. Ici, on ne force personne. Ce n'est pas le genre de la maison". 

 

Et pour notre plus grand plaisir, une phrase à la fin du roman laisse sous entendre d'une suite possible! 

 

Passionnant

 

Jeanne R.


Un premier roman ENVOÛTANT, Prix du roman des étudiants France Culture-Télérama 2016

 

 Le roman démarre sous le regard d'un petit garçon, préparant le lecteur à une histoire de type feelgood book. Sauf que cette première impression est trompeuse. En effet ce petit garçon décrit, dans sa naïveté d'enfant, le quotidien de sa famille, ou plutôt le quotidien quelque peu original de ses parents. 

Ces derniers semblent vivre dans une folie douce qui pousse le père à appeler sa femme chaque jour par un prénom différent ou à remplir la baignoire d'eau pour expliquer les mathématiques au petit garçon. Dans cette famille, la vie est une fête perpétuelle. 

Mais l'enfant, rapidement, apprend à mentir. Car la société, l'école, n'est pas prête à accepter une famille aussi éloignée des normes. La scolarité se fera rapidement à domicile, dans un huit clos qui va malheureusement imploser. Car les écrits du père, découverts bien plus tard sous la forme de carnets dans son bureau, émaillent la vision de l'enfant d'une réalité d'adulte. En effet la réalité est toute autre : la démence s'est petit à petit emparée de sa femme. Irréversible. Cet homme avait conscience depuis le début des fragilités de sa femme mais avait décidé de faire de leur amour une fête, sans forcément de lendemain, jusqu'à l'inévitable fin.

L'hospitalisation, la fugue, l'Espagne... absolument tout conduit le lecteur vers cette fin tragique. 

Pourquoi le titre "Bojangles"? Hasard absolu : un ami de l'auteur lui a rempli son ipod de musique pendant sa période d'écriture. Ce dernier tombe sur le fameux morceau de Nina Simone (qui fait étrangement écho au personnage féminin du roman par sa bipolarité), il tombe sous le charme et décide de l'intégrer au roman. Coup de génie. 

 

A lire de toute urgence

 

Jeanne R.


Percutant 

 

Titre on ne peut plus clair sur la situation dès le début du roman : Sylvain se suicide à 29 ans dans la maison de son enfance et laisse derrière lui sa femme, son fils, ses parents, sa maîtresse. 

Ceux qui restent ce sont eux, ses proches, avec leurs interrogations, leur douleur, leur incompréhension, leur colère. 

Dans ce roman, chacun exprime les 15 années qui se sont écoulées depuis le suicide de Sylvain. Chacun a ses raisons pour intervenir : Vincent, le papa, écrit pour être lu par son petit fils. Charlène la maîtresse continue de dialoguer avec son ancien amant pour avoir l'occasion de déverser sa colère et son incompréhension. Muguette la maman ne s'exprimera pas beaucoup, on le fera pour elle car sa fragilité mentale cédera complètement à la mort de son fils. Mélanie, la femme de Sylvain, semble le personnage le moins touché, le plus simpliste et au final le plus complexe et le plus en souffrance. Et Stéphane, le fils, qui a maintenant 20 ans et qui ne prend la parole qu'au milieu du roman. Difficile de la lui donner avant, il est le seul à ne pas connaitre la véritable cause de la mort de son père. Mélanie à interdit à toute la famille de lui révéler la vérité. Stéphane ne fera donc son entrée que lorsque son chemin croisera Charlène, qui porte l'histoire à bout de bras et qui fait le lien entre tous ses personnages perdus dans leur douleur. 

Un roman puissant, déroutant, touchant. Sylvain reste le personnage principal mais fantomatique du livre. Il est partout et absent en même temps. Et une belle interrogation sur ce que deviennent les proches d'une personne suicidée qui n'a laissé aucune explication derrière elle. 

 

Jeanne R.


Drôle, touchant, attachant

 

Mia, alias Rabbit Hayes, est une trentenaire qui vient de rejoindre les soins palliatifs pour y mourir très prochainement. Pas de suspens de ce côté là, la couleur est annoncée dès le départ. Atteinte d'un cancer, la jeune femme va vivre ses derniers jours entourée des siens. 

Et c'est justement ce clan qui fait la force du roman : Molly, sa mère, une vraie louve, battante, croyante, qui motive les troupes et symbolise le pilier de la famille. Jack son père pour qui la prochaine mort de sa cadette est insurmontable et inacceptable et qui a du mal à atteindre la phase d'acceptation. Grace, sa grande soeur, belle, mariée, maman attentive mais qui est au bord de l'explosion à trop se contrôler. Davey, le grand frère musicien exilé aux Etats Unis qui se précipite au chevet de sa soeur. Cette petite soeur qui l'a toujours suivi partout, lui et sa bande de musicos. Que tout le monde aimait, surtout Johnny le chanteur, son grand amour, prêt à l'attendre pour son dernier voyage. Entre réalité insupportable et bonds dans le passé pour comprendre l'histoire familiale, l'amour de Rabbit pour Johnny et l'attachement de tous les personnages, ce roman a le don extraordinaire de plonger le lecteur dans ce cercle si intime d'une famille frappée par la maladie et le deuil si proche. On se surprend à rire avec eux dans les moments improbables.

Un roman qu'on aurait tort de ne pas lire par peur du sujet. Oui il y a la maladie, oui il y a la mort mais il y a également l'humour, l'amour, l'amitié, la solidarité. 

 

Un roman incroyable

 

Jeanne R.


Brillantissime!

 

2006, Marianne, jeune femme fraîchement célibataire, apprend via un certain Christophe, trentenaire et journaliste du web, qu'une sextape postée par son ex circule sur le site Youporn. Site sur lequel le fameux Christophe devait faire un article. 

Paniquée par cette vengeance mesquine, Marianne demande de l'aide à Christophe qui appelle immédiatement un petit génie de l'informatique, Paul, 18 ans, aussi geek que cynique. 

Ces trois personnages, qui ne se connaissaient absolument pas avant cette histoire, vont devenir amis et traverser toutes les galères possibles et imaginables en s'entraidant. Galères qu'ils semblent attirer, il faut bien l'avouer. 

Ce roman, en plein milieu d'une rentrée littéraire aussi glauque que plombante, est une véritable bouffée d'oxygène. L'histoire est absolument crédible : quelle nana n'a jamais eu l'angoisse de se retrouver sur le net dans une posture délicate (de mon point de vue, ne JAMAIS faire de photo ou de sextape, ton mec peut devenir ton ex très rapidement et de ce fait devenir le mec le plus con et le plus mauvais au monde alors que la veille il était encore le prince charmant. c'est juste un point de vue mais bon). 

Mais surtout, l'écriture de Titiou Lecoq est juste magique! Que de rires en lisant son roman: des dialogues hilarants entre le trio. C'est simple en refermant le livre on se dit qu'avoir une copine comme Titiou Lecoq permettrait de rendre le quotidien extrêmement léger. On avait aimé Les Morues, on ADORE La Théorie de la Tartine. 

C'est LE roman remonte moral du mois. A lire et relire dès qu'on a un coup de mou!!

 

Jeanne R.

  


ÉNORME COUP DE CŒUR!!!

 

Attention c'est LE roman à lire absolument!!

Trois femmes, trois drames, trois destins, le tout en Australie (oui car ce best-seller est australien). Le roman s'ouvre sur Cécilia, reine du Tupperware, pro de l'organisation, maman parfaite de 4 filles parfaites avec son mari parfait. Elle est devant une enveloppe un peu jaunis et ne sait pas si elle doit l'ouvrir ou non (tout ça c'est à cause du mur de Berlin). Sur cette enveloppe est écrit "pour cécilia, à n'ouvrir qu'après ma mort". Oui sauf que celui qui a écrit cette lettre, son mari, est bien vivant! Agissant comme l'épouse modèle qu'elle est, alors là même que nous aurions toutes sans exceptions ouvert cette foutue enveloppe sans rien demander à personne, Cécilia elle, en parle à son mari dès qu'elle l'a au téléphone. Et bien sûr il lui demande de ne pas l'ouvrir! Elle obéit mais ce sujet va devenir une obsession et lorsqu'enfin elle craque à la moitié du roman, les conséquences seront désastreuses!!

 

Pendant ce temps, Tess apprend que son parfait mari et sa parfaite cousine qu'elle a toujours considéré comme sa jumelle, sont tombés amoureux et la première scène sur ce personnage s'ouvre avec l'annonce des deux compères. Encore sous le choc elle prend Liam, son fils, sous le bras et prend l'avion pour rejoindre sa mère dans sa ville d'enfance pour faire le point. Mais en inscrivant Liam dans sa nouvelle école elle ne s'attendait pas à tomber sur le prof de sport qui n'est autre que son ex. Mais enfin, elle essaye de ne pas trop dramatiser, son mari ayant bien précisé qu'il n'avait pas encore couché avec la cousine (tout va bien alors). 

 

Et la troisième femme du roman, Rachel, jeune mamie ayant perdu sa fille en 1984, sauvagement assassinée. Jamais le tueur n'a été découvert et c'est seulement à la naissance de son petit fils Jacob que Rachel s'est sentie revivre. Oui mais Rob son fils vient de lui annoncer que toute la petite famille partait vivre à New York pour deux ans. C'est le choc pour Rachel qui a peur de ne pas supporter la séparation avec Jacob et retomber dans son mal de vivre. 

 

C'est un roman absolument incroyable, une merveille à lire de toute urgence!!!!

 

Jeanne R.

 


Le roman le plus drôle de l'année 2011" , Frédéric Beigbeder. 

 

Paul Emile est, il faut bien l'avouer, un gros gros branleur. Sa philosophie de vie : doucement le matin, pas trop vite l'après-midi. Dans sa vie il a Momo, son meilleur ami, DJ dans une patinoire et Bérangère, sa maîtresse et femme d'un grand chirurgien complètement barré. 

L'auteur nous embarque donc dans les péripéties qui arrivent à Paul Emile ou plus clairement aux emmerdes qui lui tombent dessus mais sont largement méritées il faut bien l'admettre. 

La première partie de ce (court) roman se concentre sur sa relation avec Bérangère, avec une scène magique lorsque le mari chirurgien découvre sa femme et son amant dans le lit conjugale pour terminer par un fantasme sexuellement gênant pour Paul Emile (je n'en dis pas plus je suis déjà en train de rire). Et dans cette partie du roman on découvre également le boulot que P.E a enfin décroché (ou plutôt que MOMO lui a trouvé): vendeur de sapin halal (oui oui tout ceci est très sérieux).

La deuxième partie suit Bérangère, PE et Momo dans leur virée dans le sud de la France où ils vont "tomber" sur un village créé par un groupe d’énergumènes : le village de Jérusalem qui vit en complète autarcie, en accord avec la nature mais c'est sans compter sur un des habitants qui croit dur comme fer défendre son village en balançant des grenades dans la forêts pour faire fuir les zombies ou à ce couple encore plus extrême dans son mode de vie, les Natoufiens, qui vivent dans une grotte et haïssent les paysans  et tout ce qui ne vient pas directement de la nature (ce qui n'empêche pas le mari, sitôt la Natoufienne couchée, de se jetter sur la bière emmenée par PE et ses amis). 

La dernière partie se termine par la poursuite du voyage dans le Sud de la France et la rencontre avec deux petites vieilles folles de sexe et un homejacking qui sera le clou du spectacle. 

Un roman extrêmement drôle et très rythmé, détente et rigolade pendant toute la lecture de ce périple aussi absurde qu'hilarant. 

 

Jeanne R. 

 


On veut avoir 80 ans et devenir leurs colocataires!

 

Les Pétillantes se sont elles : ce groupe de vieilles femmes dans cette sublime demeure qui ont réinventé la colocation mais l'expérience de la vie en plus. Ici on ne termine pas sa vie en beauté, on la continue tout simplement! 

Les narrateurs du roman sont, à tour de rôle, chloé, une petite journaliste d'un magazine féminin venue faire un reportage de société "original" : elle ne va pas être déçue! Et le beau-frère et belle-soeur d'une des résidente nommée Grenouillette (toutes adoptent un surnom en intégrant la maison) venus à la base pour réclamer la vente d'un terrain hérité de leur défunt frère, sans se douter de ce que le week end leur réserve! 

 

Un bonheur de livre qui donne le sourire, donne envie de profiter de la vie et vous fait passer un très très bon moment !

 

psssss : le tome 2 est sorti! 

 

Jeanne R.


28, Barbary Lane on t'aime!!

 

C'est avec beaucoup d'émotion que les Demoiselles de Pemberley vous présentent 9ème tome des Chroniques de San Francisco commencées dans les années 70 par l'écrivain et journaliste Armistead Maupin. 

Dans ce dernier tome, Anna Madrigal, la logeuse du 28 Barbary Lane, sent la fin arriver et décide d'affronter les fantômes du passé en retournant dans sa ville natale, ville dans laquelle elle n'est connue que sous le nom d'Andy, jeune homme secrètement amoureux du beau Lasko. 

Pour l'accompagner elle peut toujours compter sur Brian et sa nouvelle femme. Tandis que Michael alias Mouse et Ben son mari partent au festival (déjanté) de Burning Man accompagnés de Shawna, la fille de Brian et Mary Ann alias Babycake.

Ce festival sera la destination finale de toute la joyeuse bande. 

Mais la partie la plus intéressante du roman est bien celle de l'enfance d'Anna Madrigal où son plus grand secret est dévoilé. 

Si vous n'avez jamais lu les Chroniques de San Francisco, allez y les yeux fermés, c'est le genre de livre qui vous passionne, qui vous rend complètement accro et qui vous fait dévorer les 9 tomes d'affilée. Que de souvenirs, d'intrigues, d'amours, d'amitié, de suspens et ...de joint! Car le petit rituel de Madame Madrigal était d'accueillir les nouveaux locataires en leur offrant un joint de la récolte du jardin! Si je vous dis que j'étais tellement fan de ces romans que j'en suis même arrivée à appeler mon hamster Mme Madrigal (surtout en laissant le madame je trouvais ça chic), vous me croyez? 

 

A lire de toute urgence et même relire les anciens tomes !!!

 

Jeanne R.

 


Un FEEL GOOD BOOK comme on les aime !!

 

C'est l'histoire de deux femmes : Sarah 28 ans, libraire en Suède et Amy, 65 ans, retraitée dans un petit village paumé, Broken Wheel, dans l'Iowa. Ces deux femmes donc, commencent une correspondance épistolaire suite à un achat d'ouvrage d'occasion de Sarah à Amy quelques temps auparavant. 

Mais un jour la libraire où travaille Sarah ferme et cette dernière se retrouve au chômage. Lui revient alors en mémoire la proposition d'Amy : venir passer quelques temps à Broken Wheel chez elle. 

Mais voilà, à son arrivée c'est la douche froide pour Sarah, les habitants lui apprennent qu'Amy vient juste de mourir d'une longue maladie, dont Sarah n'avait jamais entendu parlé. La surprise passée, tout le monde lui propose d'habiter la maison de la défunte pour les quelques semaines prévues et Sarah accepte. 

Elle va alors apprendre à connaitre tous les habitants dont Amy lui parlait dans ses lettres, notamment Tom, le neveu de celle-ci. Bourru, ténébreux, et tellement viril, on sait tous que les ténébreux littéraires sont, contrairement à la réalité, des possibles princes charmants!

Mais Sarah s’ennuie rapidement dans ce trou perdu et décide de redynamiser le micro centre ville en y ouvrant une librairie. Son projet, son attitude, sa joie de vivre et son amour pour la littérature vont mobiliser les habitants et les sortir de leur vie monotone. Mais lorsque le visa de Sarah arrive à expiration et que cette dernière se rend compte qu'elle ne souhaite pas retourner en Suède, les habitants trouvent une idée originale pour la faire rester légalement.

 

Une bouffée d'oxygène, d'humanisme, de bienveillance, d'amour et de littérature <3

 

Jeanne R.


Dans le grand Nord Canadien, chez les Cartwright la vie est simple : la mère, Emily, enchaîne grossesse sur grossesse, ne s'accomplissant qu'en s'occupant des nourrissons pour les délaisser dès qu'ils marchent. Le père Edward s'enferme dans son bureau pour ne plus entendre les enfants se disputer et rentre le plus tard possible de la banque où il est directeur. Tom le fils aîné est en pleine dépression après le suicide de son meilleur ami et malgré un diplôme à l'université, revient s'enterrer dans la petite ville de ses parents pour essayer de surmonter sa dépression sans grands résultats pour le moment. Et enfin Megan, seule fille de la famille, qui s'occupe de tous ses frères et a endossé le rôle de femme au foyer depuis bien longtemps, qui décide un jour de prendre ses clics et ses clacs pour vivre enfin sa vie, direction l'Angleterre!

Mais que vont devenir les Cartwright sans elle? 

Tout simplement se débrouiller! Tom va devoir sortir de sa coquille pour soutenir sa famille et de ce fait s'ouvrir aux autres, Edward va devoir assumer son rôle et père et de mari. Et Megan? Megan va apprendre à vivre...

 

A lire! 

 

Jeanne R.


Gladwyn Suter a une vie on  ne peut plus rangée en Angleterre : un travail prenant, une femme mère au foyer et un fils unique. Lui ramène au foyer de quoi faire chauffer la marmite et sa femme s'occupe du bien être de ses deux hommes. De temps en temps Gladwyn va rendre visite à sa mère dans la campagne des Downs.

Un jour, en revenant d'une de ses (trop rares) visites, Gladwyn aperçoit sur le bas côté de la route une jeune femme en détresse : c'est Laura, jeune artiste, qui vient de se tordre la cheville et ne peut plus remonter sur son vélo. Coup de foudre immédiat, Gladwyn l'emmène à l'hôpital et au lieu de rentrer sagement chez lui, il revient sur ses pas et lui tient compagnie jusqu'à la raccompagner chez elle. C'est le début de la fin, il sait déjà qu'il reviendra. Il le sait depuis qu'il s'est entendu lui répondre qu'il était célibataire lorsque Laura lui posa des questions sur sa vie privée.

Gladwyn est désormais happé dans une spirale de mensonges dont il ne sortira plus.

Mensonge envers sa femme mais également envers Laura, son fils, sa mère. Le lecteur plonge avec lui dans les angoisses d'un homme étouffé par la culpabilité et la peur de se faire prendre. Combien de temps cette situation va t-elle durer? Tout s'accélère avec la grossesse de Laura car le personnage de Laurie, voisin et amoureux transi de Laura, va tout faire basculer.

L'écriture si fine, si juste d'Angela Huth rend n'importe quel thème classique passionnant. Habitué à décrire les amours et désamours des couples, elle livre un autre roman sur la passion enfouie sous les convenances et l'image traditionnelle familiale.

A lire!!!

 

Jeanne R.

 


Nous aussi on veut des vies parallèles!

 

New York, 1985 : la vie de Greta Wells est bien difficile. Son frère jumeau, Felix, vient d'être emporté par la Sida qui fait des ravages depuis quelques années. Et son petit ami de longue date, Nathan, vient de la quitter pour une autre. Seule sa tante adorée, Ruth, est présente pour la soutenir. S'enfonçant dans une terrible dépression que rien n'arrive à arrêter, elle décide d'essayer les méthodes d'un médecin qui utilise les électrochocs pour venir à bout des dépressions les plus récalcitrantes. Mais voilà, Greta ne s'attendait pas à de tels effets secondaires : après chaque séance elle se réveille tour à tour en 1918 et 1941! Mais attentions, il ne s'agit pas de voyages dans le passé, pas du tout! Greta voyage dans des mondes parallèles dans lesquels elle retrouve les personnages "principaux" de sa vie de 1985 : Nathan, Felix et Ruth. En 1918, Greta a un amant et son mari au front revient transformé tandis que Felix vit dans une époque ou l'homosexualité est tabou et doit nier ce qu'il est. En 1941, Greta se réveille à côté d'un mari aimant mais infidèle tandis que la catastrophe de Pearl Harbor est imminente. Ruth est décédée dans un accident et Félix a un amant ...

Mais Greta va vite comprendre que malgré la joie de retrouver son jumeau en vie dans les autres monde, tout est loin d'être parfait autant pour lui que pour le couple qu'elle forme avec Nathan.

L'écriture permet une "navigation" sans problème entre les mondes et on se prend vite au jeu de chaque histoire, une réussite!!

 

Jeanne R.

 


LE GROS COUP DE CŒUR 

 

Prix des libraires du Québec 2013, La Fiancée Américaine ne vous laissera pas indifférent! Surtout ne soyez pas effrayé par le pavé que représente cette immense saga familiale québécoise de 1918 à 2000 (environ 750 pages)!

Eric Dupont nous embarque dans la famille Lamontagne où chaque génération se doit d'avoir sa Madeleine : la première fiancée morte, la deuxième (américaine), Madeleine La Mère, Madeleine fille et enfin Magdalena Berg (Madeleine Lamontagne en Allemand).

E.Dupont a voulu construire son roman en trois actes comme la Tosca, thème opératique et lyrique du roman : 

La première partie de 1918 à 1968 concerne Louis Lamontagne père et sa fille Madeleine dans la ville Rivière du Loup à l'Est du Québec. Cette partie contient du "réalisme magique", c'est à dire créer une situation ou un élément surnaturel dans le quotidien des personnages sans que le roman bascule dans le fantastique. 

La deuxième partie est la correspondance épistolaire des deux fils de Madeleine, Michel et Gabriel, entre 1980 et 2000. Gabriel a fuit sa famille en coupant les ponts avec sa mère pour s'installer à Berlin (et faire la connaissance de Magda) tandis que Michel, fils préféré de Madeleine, répète corps et âme son tournage de la Tosca, avec un réalisateur largement acheté par sa mère, à Rome. Cette partie met en lumière la vision des choses de chaque fils, notamment sur Madeleine, leurs désaccords mais aussi leur attachement profond. 

Enfin la troisième partie ne concerne pas directement la famille Lamontagne mais la vie de Magda Berg, jeune fille à l'époque de la deuxième guerre mondiale, dans un pays dont on oublie trop souvent les souffrances lorsque l'Armée Rouge est entrée en Allemagne. 

Tous les personnages se retrouvent à Rome pour une scène finale, toujours selon le fil de la Tosca : un personnage doit mourir.

 

A LIRE ABSOLUMENT!!!

 

Jeanne R.


rentrée littéraire 2013.

Esprit d'hiver, de Laura Kasischke. Un vrai roman psycho, il faut aimer ce genre de livre mais il est extrêmement bien écrit. L'histoire: une femme se réveille, le matin de Noël, avec l'étrange sensation que quelque chose à changé. Et cette phrase, qui revient en boucle dans sa tête sans en trouver le sens ni l'explication ; « quelque chose qui les avait suivies depuis la Russie ». Pourquoi la Russie? C'est le pays où elle est allée chercher sa fille adoptive.

Bref, ce jour là donc, le matin de Noël, son mari part à l'aéroport chercher ses parents et reste bloqué sur la route à cause d'une tempête de neige. Sa femme reste donc seule dans leur maison avec leur fille adoptive de 13 ans et commence alors un huit clos mère-fille suffocant, entre hallucinations, secret de famille etc..

Grand prix du roman du magazine ELLE 2013. D'ailleurs voilà un petit lien vers le site d'Elle pour lire l'entretien avec l'auteur :

rentrée littéraire 2013.

Esprit d'hiver, de Laura Kasischke. Un vrai roman psycho, il faut aimer ce genre de livre mais il est extrêmement bien écrit. L'histoire: une femme se réveille, le matin de Noël, avec l'étrange sensation que quelque chose à changé. Et cette phrase, qui revient en boucle dans sa tête sans en trouver le sens ni l'explication ; « quelque chose qui les avait suivies depuis la Russie ». Pourquoi la Russie? C'est le pays où elle est allée chercher sa fille adoptive.

Bref, ce jour là donc, le matin de Noël, son mari part à l'aéroport chercher ses parents et reste bloqué sur la route à cause d'une tempête de neige. Sa femme reste donc seule dans leur maison avec leur fille adoptive de 13 ans et commence alors un huit clos mère-fille suffocant, entre hallucinations, secret de famille etc..

Grand prix du roman du magazine ELLE 2013. D'ailleurs voilà un petit lien vers le site d'Elle pour lire l'entretien avec l'auteur :

http://www.elle.fr/Loisirs/Livres/Grand-Prix-des-Lectrices-de-ELLE-2014/Le-palmares-du-Grand-Prix-des-Lectrices-2014/Prix-du-roman-Laura-Kasischke-pour-Esprit-d-hiver-editions-Christian-Bourgois-2711643

 

 

Jeanne R.


Premier roman d'une auteure très très prometteuse. encensée par les critiques anglaises et franchement il y a de quoi, le roman ne se lit pas il se dévore. Janie Ryan, l'héroïne du roman, raconte sa misérable vie depuis sa naissance. On grandit avec elle tout au long de l'histoire (intéressant d'avoir le point de vue d'un nouveau né d'ailleurs). Son enfance baigne dans un monde de violence, cette enfant est entourée d'adultes alcooliques, drogués, ses voyages se résument aux différents déménagements d'hlm en hlm. C'est une sorte de "moi christian F..." romancé avec la particularité de commencer l'histoire à la naissance et une présence bienveillante, très forte de la mère, qui, malgré ses erreurs aime véritablement son enfant. Car malgré son enfance à aucun moment l'histoire ne tombe dans le pathos bien au contraire et c'est ça qui fait la magie du livre : on rit, le rythme est extrêmement joyeux (on est loin des livres plombants où on sent la catastrophe arrivée à des kilomètres). Janie vit sa vie, elle ne traverse pas des épreuves, puisque sa vie n'est faite que de ça, c'est juste...la vie, point. Vivement son deuxième roman!

 

Jeanne R.

 


 Gros coup de coeur!!

 

Guylain Vignolles est un ouvrier discret qui travaille au contact d'une monstrueuse machine broyeuse de livres invendus. Mais Guylain réussit chaque jour à récupérer quelques feuillets, par ci par là, de romans qu'il lit pêle mêle chaque matin, dans les transports en communs, à haute voix. 

Un jour, Guylain tombe sur les intrigantes pages de ce qui semble être un journal intime d'une mystérieuse dame pipi d'un centre commercial....

Ce roman n'en est en réalité pas un, c'est un vrai CONTE. C'est simple, l'auteur nous plonge dans l'univers d'Amélie Poulain, en tout cas c'est le sentiment que j'ai eu tout le long du livre, un conte à la Amélie Poulain qui fait vraiment du bien! Magique!!

 

Jeanne R.


Une Saison à Longbourn de Jo BAKER. 

 

Attention c'est du lourd si :

- Tu as lu et aimé orgueil et préjugés de Jane Austen 

- Tu as aimé la série "Downton Abbey" notamment les histoires côté cuisine chez les domestiques

 

Si ces deux conditions sont réunies alors ce roman est fait pour toi car c'est un petit bijou!! Il se déroule chez les Bennett, personnages d'orgueil et préjugés mais cette fois ci les personnages principaux sont les domestiques du domaine. L'auteur à choisi comme logique chronologique l'histoire d'Elizabeth et de monsieur Darcy pour mieux situer l'intrigue de ses personnages. L'histoire de la jeune Sarah, femme de chambre d'Elizabeth, et du mystérieux Jack, homme qui surgit de nul part, évolue donc dans le même laps de temps que celui de l'histoire initiale d'orgueil et préjugés. 

L'idée de génie de l'auteur est de s'être inspiré d'un des plus grand classique littéraire mais en utilisant un autre point de vue à travers des personnages qu'on a tendance à oublié, même si la série de Downton Abbey a su mettre en avant les domestiques de l'époque. Le point le plus important et qu'à aucun moment la nouvelle histoire de Baker ne dénature le classique d'Austen. Une idée de génie!

Si tu n'as pas lu orgueil et préjugés et que la lecture d'un classique ne t'enchante pas pendant les vacances, j'ai la solution : le film adapté du roman pour la chaîne BBC qui est une pure merveille tellement son adaptation est juste (réalisation de Andrew Davies.

 

Jeanne R.


Kate Grenville, auteure Australienne, s'inspire de son histoire familiale pour créer un récit sur l'Australie du 19ème siècle et sa colonisation des terres en chassant les aborigènes.

Dans ce roman, le personnage principal, Sarah, cherche à percer les secrets de famille qui l'empêchent de vivre avec le beau Jack, métisse apprécié de tous jusqu'au l'officialisation de son histoire d'amour avec Sarah Thornhill. Car chez les Thornhill le silence est d'or. Le patriarche, William Thornhill est un ancien bagnard devenu propriétaire le long du fleuve Hawkesbury mais à quel prix?

La disparition en mer de Will, le frère de Sarah, et l'arrivée de sa fille maori dans la famille Thornhill va précipiter la perte du couple qu'elle formait avec Jack.

Une histoire tragique, familiale, romantique, qui fait suite au roman "Fleuve secret" qui narrait l'histoire du père de sarah, William Thornhill, et de son exil en Australie. Sans avoir lu son premier roman il est largement possible de lire Sarah Thornhill. Au contraire, le suspens sur le secret familial reste entier si le premier roman reste inconnu. Il me semble qu'il serait même plus intéressant de lire l'histoire du père après le roman sur la fille. Cela apporterait des précisions et une compréhension du personnage de William sans entacher les mystères du second roman.

 

Un très très bon roman

 

Jeanne R.