*photo site Elle © Getty


1- Pour les bons nageurs :

On adore !!!!

 

Daniel Kelly fut grand. Daniel Kelly fut un gagnant, Daniel Kelly fut Danny le dingue, Danny Barracuda, le roi des bassins, le lycéen le plus prometteur de sa génération en natation. Mais Danny est mal dans sa peau car catapulté, grâce à sa bourse scolaire, dans un établissement de petits bourgeois.

Une classe sociale le sépare de ses camarades qui le lui font bien ressentir et ne l'acceptent pas. Pour se faire respecter Danny joue les gros bras et se forge une réputation de gros dur impulsif. Malheureusement dans un moment de la vie qu'est l'adolescence où la construction de la personnalité nécessité des repères solides, Danny en est privé. Dans l'incapacité totale de dialoguer avec son père, il recherche désespérément une figure paternelle qui lui donnerait confiance en lui.

Il trouve ce modèle auprès de son entraîneur mais les failles de Danny sont trop grandes, cette voix intérieure qui se fait de plus en plus violente, de plus en plus incontrôlable va bientôt causer sa perte et seule la prison viendra stopper l'escalade de violence chez ce jeune si prometteur qui ne trouvait sa place ni dans le pays d'adoption de ses parents, ni dans sa famille, ni dans le système scolaire.

A l'âge adulte le rêve est brisé, c'est la déchéance pour Danny qui va apprendre à revivre sans la natation, sans la gloire qui était son seul objectif, dans l'anonymat le plus complet face à lui-même. Lui, homosexuel, littéraire, sensible, humain et dans le fond encore ce petit garçon perdu qui n'a jamais compris les codes de notre société trop violente trop cruelle trop dur pour lui. Un livre coup de poing sur la place d'un jeune enfant d'immigré dans la société, sur la construction dans le dépassement de soi au risque de se perdre, dans les rapports entre enfants et parents qui passent par l'affrontement, la honte, la réconciliation, un roman sur l'échec, du grand, du très grand Tsiolkas!

 

Jeanne R.


2- pour ceux qui vont se taper des heures de voiture, le roman qui est accompagné de sa b.o

D'une originalité folle !!!

 

Voilà LE roman qui m'a définitivement réconcilié avec la rentrée Littéraire 2015! C'est LE coup de cœur !

Les gens dans l'enveloppe est un roman qui demande un instant de répit avant d'entamer une autre lecture. Le genre de livre qui une fois refermé, continue de faire son chemin au delà des pages, au delà de l'histoire ou plutôt des histoires.

Car c'est là tout l'intérêt de l'ouvrage : une première partie romancée sur des photos achetées par l'auteure sur un site internet et une deuxième partie sur l'enquête qui mènera à la véritable identité des gens dans l'enveloppe. On pourrait en rester là si Isabelle Monnin n'était pas une amie du chanteur Alex Beaupain qui, séduit par le projet, décide de mettre en musique la partie romancée.

Et quelle musique! Chaque chanson correspond à l'histoire d'un des personnage: Michelle la mère, Laurence l'enfant, Simone la grand mère et Serge le père. Des textes percutants, des mélodies entêtantes, la participation surprenant des "vrais" protagonistes. Énorme coup de cœur pour les chansons "mon cher " et "Couper les virages" , les deux morceaux symbolisant le personnage de Michelle, la femme de Serge partie en Argentine avec son amant. J'y ai découvert la magnifique voix de la comédienne Clotilde Hesme que je ne connaissais pas en tant que chanteuse. 

L'ensemble de l'œuvre est aussi inattendu qu'exceptionnel. On est littéralement transporté par la partie romancée. On veut croire à cette petite Laurence abandonnée par sa mère, élevée par sa mamie poulet et son père solitaire. On aime découvrir l'histoire de Simone la grand mère, la fuite de Michelle avec son amant, la construction difficile, quasi impossible d'une petite fille qui attend sa maman. On découvre ensuite quelques photos de l' "enveloppe" : des hommes des femmes d'un autre temps, une enfant parmi ces adultes. On a à peine le temps de se demander comment ces photos ont pu être vendues et se retrouver dans les mains d'Isabelle Monnin que cette dernière enchaîne avec l'enquête. Un peu déstabilisée au début par la découverte des véritables prénoms des "gens dans l'enveloppe" j'ai rapidement le deuil de la partie romancée pour me passionner par l'histoire familiale, la vraie cette fois, qui s'offre à nous.

Quelle belle découverte que ce roman/documentaire, quel magnifique concept que la mise en musique de cette œuvre. C'est beau, c'est entraînant , c'est entêtant, c'est à lire absolument !!!

 

Jeanne R.


3- pour ceux qui aiment observer les familles autour d'eux en vacances et se dire que c'est pire chez les autres

On espère juste ne pas leur ressembler!

 

L'histoire se passe sur la Côte d'Azur, lieu de vacances de deux couples quarantenaires avec leurs enfants qui ont tous les quatre loué des appartements voisins et ne pensent qu'à profiter de leur progéniture et à se relaxer. En réalité l'histoire a démarré beaucoup plus tôt dans leur ville respective, dans leur vie respective, dans leur quotidien respectif. Car c'est le thème du roman : la description aigre douce de leur quotidien, de l'usure de leur couple, des non dits accumulés qui précipitent leur couple au bord du précipice. 

D'un côté Claire et Arnaud qui viennent de Lyon avec leur petit Erwan de 7 ans. Arnaud, qui saoule tout le monde avec sa passion de la macrophotographie, est surtout un spécialiste de la technique de l'autruche, technique qui lui permet de ne pas regarder la réalité en face. La réalité c'est que Claire s'éloigne de plus en plus, préférant son aquabike et ses longueurs à son mari tandis que ce dernier devient littéralement accro aux rendez vous pornos sur son pc. Cette attitude de déni va pousser Claire dans les bras d'un beau parleur durant leurs vacances et la convaincre de prendre sa vie en main, en tout cas d'enfin annoncer à son mari qu'elle le quitte. 

De l'autre côté, Vincent, Virginie et leurs deux filles de Nancy. Vincent, informaticien et apprenti boursier ne se rend absolument pas compte du mal être de sa femme qui complexe nuit et jour sur son surpoids et se persuade de l'infidélité de son mari au vue des coups de téléphone incessants et des textos échangés tandis qu'en réalité il se démène avec un mauvais placement n'osant avouer à sa femme, désireuse d'acquérir des biens toujours plus chers, qu'il a perdu une somme folle dans son apprentissage. 

En réalité, pas sûr que ces 4 personnages aient besoin de vacances mais plutôt d'une bonne thérapie de couple! On aimerait que notre couple ne leur ressemble absolument pas,, pourtant on ne peut s'empêcher de se reconnaître dans bon nombre de situations... drôle ou inquiétant? 

 

Jeanne R.


4- pour ceux qui prennent le train

Un incroyable thriller psychologique!!

 

Rachel a absolument tout perdu : son mari, parti avec sa maîtresse, son boulot, après être revenue ivre d'un repas d'affaire, sa maison (puisque son ex y vit avec sa nouvelle famille), ce qui l'oblige à vivre chez son amie Cathy. 

Cathy qui n'est absolument pas au courant du récent chômage de Rachel, ce qui oblige donc cette dernière à prendre tous les jours le même train du 8H04 pour essayer de sauver les apparences. Essayer car Rachel est une alcoolique qui perd de plus en plus souvent le contrôle et se retrouve avec de black out de plus en plus réguliers. 

Mais dans sa vie catastrophique, Rachel a trouvé un petit échappatoire : imaginer la vie de ce couple idéal qu'elle aperçoit tous les jours du train, pile poil dans son ancien quartier. Jess et Jason, c'est les prénoms qu'elle leur a donné, semblent être le couple parfait, dans la maison parfaite. 

Oui mais voilà, un jour tout bascule : tout d'abord elle aperçoit Jess avec un autre homme et là c'est le choc, faisant bien évidemment écho à sa propre histoire avec Tom son ex mari.

Ensuite, un black out, encore un, mais cette fois beaucoup plus inquiétant car lorsqu'elle reprend conscience Rachel est blessée à la tête et a le sentiment que quelque chose de grave s'est produit.

Et enfin, ce qui va tout changer dans sa vie : la une des journaux qui annonce la disparition d'une femme. Et cette femme c'est Jess (son prénom est en réalité Megan). Rachel, aussi paumée soit elle, sent qu'elle doit aider à la retrouver tout en commençant tout doucement à faire le lien avec sa propre histoire : le soir de sa disparition correspond à son fameux black-out qui s'est justement déroulé dans le même quartier... 

Ce roman absolument incroyable ne se lâche pas avant la fin! l'introduction de chapitres mettant en avant l'histoire de Megan, la disparue et d'Anne, la nouvelle femme de Tom, donne une autre dimension et apporte du crédit à cette pauvre Rachel tellement en détresse qu'on pourrait la prendre pour une "simple" alcoolique qui affabule complètement. 

Peu à peu les rôles s'inversent, le puzzle s'assemble et le fin mot de l'histoire est loin de ce que l'on avait imaginé!!!

 

Enorme! 

 

Jeanne R.


5- pour ceux qui ont besoin de retrouver les mêmes personnages que l'été dernier, un peu comme les copains de vacances

Le roman qui va réchauffer vos froides soirées d'automne!

 

Quel plaisir de retrouver les Fresnais et les Lefèvre, rencontrés dans le premier tome de Julie de Lestrange, lu cet été et que j'avais adoré!! (par ici pour relire la chronique de "hier encore c'était l'été")

Cette fois les personnages sont des adultes qui jonglent entre vie privée et vie professionnel. 

Ainsi, Alexandre et Sophie tentent d'élever leurs deux enfants dans une ville qui ne correspond plus à leur idéal de vie et surtout avec un enfant atteint d'une forme d'asthme extrêmement dangereuse, donnant aux parents la sensation de toujours vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la tête. 

Marco lui, vit avec Pénélope mais son incapacité à s'engager sur du moyen et long terme pèse de plus en plus sur la jeune femme, le couple est au bord de la rupture. 

Et puis il est arrivé, cet énorme coup du sort qui va faire plonger les plus faibles, vaciller les plus solides mais qui touchera toute la bande et changera à jamais leur perception des choses et leur donnera le courage de tout remettre en question. 

Encore une fois Julie de Lestrange nous embarque dans cette bande dont on rêverait de faire partie. Avec exactement le même talent que pour le premier tome, le lecteur est littéralement embarqué dès les premières pages avec ce sentiment réconfortant de retrouver des amis proches. 

On attend, on espère, une suite à cette possible trilogie car la fin laisse à penser qu'une suite est largement envisageable!!

 

LE roman à lire dès sa sortie en octobre!!

 

Jeanne R. 


6- pour ceux qui utilisent leurs ados comme excuse pour lire des romans jeunesse absolument incroyables

Enormissime

 

Alors là, LE coup de cœur de cette année 2018 en roman ado!

C'est le livre à offrir à tous les ados qui n'aiment pas lire car c'est par ce roman que l'amour de la lecture viendra. En tout cas je compte bien tenter l'expérience avec ma nièce! Mais elle ne le sait pas encore :)

Donc, pour la petite histoire, Vania est une ado de 15 ans qui s'apprête à rentrer en seconde. Sa vie n'est décidément pas simple :

- Elle a une paupière tombante

- Son père est un taxidermiste farfelu

- Sa mère est morte

- Elle se fait harceler par Charlotte la bombasse de l'école depuis le collège et bien sûr elles sont dans le même lycée

MAIS, Vania a aussi énormément de chance car :

- Elle a une répartie fantastique, un humour décapant!

- Sa meilleure amie est physiquement encore plus handicapée qu'elle : elle pue à trois kilomètres

- Elle peut toujours compter sur Pierre-Rachid

Et surtout elle va recevoir un mystérieux mail qui va lui mettre un coup de pied aux fesses et la rendre fourmi rouge plutôt que fourmi noire. 

Un roman avec lequel on rit du début à la fin, où tous les sujets lourds de l'adolescence sont abordés avec une dérision incroyable sans oublier de faire tout de même passer des messages.

Des personnages plus loufoques les uns que les autres. Un parfait mélange entre "Les petites reines" et "Miss Dumplin" !

 

Un roman à lire absolument, aussi bien pour les ados que pour les adultes!

Jeanne R.


7- pour celle qui a décidé de faire la révolution en rentrant de vacances ou pour celui qui a enfin décidé de comprendre le principe de la charge mentale (et du sol de verre au passage)

Ma bible

 

Elle est à un endroit où elle ne devrait pas être. 

Qui ? la chaussette sale. Où? A côté du panier à linge. Et autour de ce symbole (fort) de la chaussette sale laissée négligemment hors de son habitacle Titiou Lecoq signe un essai, qui, au delà de la répartition des tâches ménagères, retrace le triste historique de la condition féminine en la matière et nous explique aussi bien ce que la société à mis en place, que ce qui pousse les femmes à rester dans ce schéma.

 

Car, il faut le savoir, toute femme est en réalité une chef. Simplement elle ne l'est pas au travail non, plafond de verre oblige, elle l'est à la maison. Parce que même si monsieur met la main à la pâte, il ne reste qu'un exécutant au fonctionnement mis en place par madame (la fameuse charge mentale) dans son royaume de ménagère : les horaires des sorties d'école, de sport, la liste de course, les lessives à faire, ce qu'il y a dans le frigo, les rdv déjà fixés chez le pédiatre car monsieur ne peut pas penser à tout. Non. Au travail monsieur travail. Seule la maman pense encore à l'organisation de son foyer même au boulot. Le pouvoir? elle l'a déjà au domicile, pourquoi en vouloir un autre dans son milieu professionnel? Laissons cela aux hommes qui ont le temps et la capacité de l'exercer!

 

“La plupart des hommes se retrouvent face à un terrible obstacle qui les empêche de s’approprier le balai à chiottes, une espèce de ‘sol de verre’.”

 

La fin de l'essai spécifiant qu'absolument rien ne justifie un tel sacrifice de la femme fait un bien fou. Personne n'a le droit de critiquer une femme pour ce qu'elle dit, ce qu'elle fait, ce qu'elle veut, ce qu'elle devrait faire, et c'est pire quand le société la critique sur son rôle de mère! Il faudrait être parfaite son prétexte que comparé à avant on a plus de droits? Mais il n'y a rien de PIRE que la perfection !!! et la perfection pour qui? pour ceux qui attendent que leur femme leur servent le déjeuner ou pire par ces femmes elles mêmes qui voient dans la servitude vis à vis de leur mari une preuve d'amour et un devoir féminin? 

A nous d'inculquer à nos fils (car c'est par eux que le changement se fera), qu'un homme n'aide pas sa femme, il participe aux tâches comme n'importe quel membre d'une famille qui vit sous le même toit. Ça paraît simple comme ça et tout à fait juste chacun devra faire des efforts (l'exemplarité des pères est primordiale) et lâcher son pseudo royaume (les mères et LEUR organisation). 

 

A MÉDITER (et digérer pour certains machos)

 

Jeanne R.

 

 



8-pour ceux qui font rimer vacances avec bien être total, ce petit bijou (attention tout de même à ne pas perdre les enfants des yeux, roman addictif)

Une merveille !!!!! 

 

Anthony Peardew est un vieil écrivain qui habite dans une grande demeure victorienne. Il a pour seule compagnie Freddy le jardinier et surtout Laura, son assistante. Il décide de tout léguer à cette dernière e,t la veille de sa mort, de lui raconte son histoire. 

En 1974, Anthony attend sa fiancée Thérèse à un coin de rue. Mais elle n'arrivera jamais car elle est morte subitement quelques centaines de mètres plus loin. 

En rentrant chez lui, Anthony se rend compte qu'il a perdu la seule chose que Thérèse lui ait offert en lui faisant promettre de ne jamais s'en séparer : un médaillon avec l'image de la petite sainte Thérèse. Anéanti par la perte de cet objet, Anthony passe toutes ces années à récolter des objets perdus dans l'espoir de retrouver leur propriétaire et d'expier ainsi sa faute. Malheureusement, peu à l'aise avec les nouvelles technologies, aucun des objets n'avaient retrouvé sa famille et ils étaient tous stockés dans son bureau. 

Après sa mort, c'est Laura, qui, aidée de Freddy et de Sunchine, une jeune fille surprenante, va prendre le relais dans cette quête. 

Le roman est agrémenté de l'histoire des objets se trouvant dans le bureau d'Anthony ce qui permet, même pour un simple morceau de puzzle, de lui rendre son supplément d'âme à travers l'histoire de sa perte. Car c'est un roman de transmission, de mémoire, un roman humain. 

Le lecteur suivra également, un chapitre sur deux, l'histoire d'Eunice, l'assistante d'un éditeur de 1974 à nos jours. Pourquoi suivre particulièrement cette jeune femme? Tout simplement parce que c'est elle qui a trouvé le fameux médaillon de Thérèse! 

A travers des personnages touchants, des objets presque vivants, et d'incroyables concours de circonstance, ce roman est une merveille!!!

Un roman plein de tendresse, de douceur, un fellgood book incroyable.

A lire de toute urgence!

Jeanne R.  


9- Pour ceux qui recherchent une nounou pour la rentrée (sans pression)

Prix Goncourt 2016 (12èm femme a obtenir ce prix!)

 

Pas de suspens dans ce roman, l'auteure nous met tout de suite devant la finalité de ce fait divers: les enfants sont tués par la nourrice. Le choc des premiers pages passé, on plonge dans ce drame en commençant par le moment où ce couple de jeunes parents ont décidé d'embaucher une nourrice. 

Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide de reprendre une activité professionnelle dans un cabinet d'avocat. Son rôle de mère au foyer la rend malheureuse sans que personne ne s'en aperçoive, surtout pas son mari qui sera très réticent à sa reprise d'activité. Et puis LA nounou idéale apparaît en la personne de Louise, mettant tout le monde d'accord sur son professionnalisme et sa discrétion, dans une famille qui n'assume pas vraiment l'idée d'employer une nounou à domicile. 

Mais cette gêne va vite disparaître tant Louise se rend indispensable au foyer: non contente de s'occuper merveilleusement bien des enfants, elle s'occupe de l'intérieur comme personne et son talent de cuisinière épate tous les amis du couple. 

Mais petit à petit quelques détails, au départ, vont venir noircir ce tableau idyllique pour terminer par une nounou complètement névrosée. Les quelques passages sur la fille de Louise lorsqu'elle était enfant, laisse entrevoir une double personnalité de la nourrice. On sent Myriam de plus en plus absorbée par sa vie professionnelle, trop heureuse de pouvoir faire confiance à une personne pour lui confier ses enfants et vivre pleinement sa vie d'avocate qu'elle avait dû abandonner à l'époque. Ainsi, malgré les quelques situations qui l'ont mise mal à l'aise, ou les réflexions que désormais Louise ne prend plus la peine de garder pour elle et qui ont choqué Myriam, cette dernière ne prend pas le temps de se poser les bonnes questions et de remettre en cause ce mode de garde qui pourrait être la cause d'un nouveau frein professionnel. 

Un roman dans lequel tout le monde peut se reconnaître, notamment dans la difficulté à concilier vie privée et vie professionnelle lorsqu'on est parent. On tente de comprendre le côté sombre de Louise sans jamais vraiment y arriver. On assiste impuissants à ce que nous avait prédit le début du roman. On se dit qu'on est bien content de ne pas avoir d'enfant qui nécessiterait de chercher une nounou. Que si c'était le cas on serait complètement parano.

Puissant

 

Jeanne R. 


10- pour ceux qui ne veulent ni polar, ni roman d'amour, ni feelgood book, ni saga familiale (en gros pour les difficiles): le roman inclassable

Un roman complètement dingue!

 

Un virus de la grippe, ce qui a tendance à nous rappeler le fameux virus du roman pour ado U4, réduit la planète à une poignet de survivants qui remet littéralement les compteurs à zéro puisqu'on suit une troupe d'itinérants d'acteurs et de musiciens an l'an 20 après l'apocalypse. 

dans ce monde post-apocalyptique, l'humain survit au milieu des restes de l'ancien monde devenus inutilisables : internet, l'électricité, la voiture, les avions.... 

Une description hyper-angoissante d'un monde redevenu sauvage, où plus aucun repère de l'ancien monde n'a survécu.

Le roman s'ouvre sur un soir de représentation théâtrale du Roi Lear à Toronto, où l'acteur principal s'écroule, victime de ce que l'on pense être une crise cardiaque. Le lecteur, qui n'a pas encore compris que cette mort n'est pas le sujet principal du roman, reste complètement abasourdi après la lecture de la dernière phrase du chapitre qui stipule qu'un des hommes présents survivra plus longtemps que les autres puisqu'il mourra trois semaines plus tard. Choc. On relit plusieurs fois la phrase juste pour être certain d'avoir bien compris. Et on s'attend donc à une suite absolument terrible pour la race humaine. En effet, quelques heures à peine après la représentation, le virus décime littéralement la planète.

 Les premiers chapitres, qui plantent le décor, distillent avant la fin de ses derniers, une ou deux phrases d'indices terribles sur la suite des événements. 

Désormais on suit Kristen, la petite figurante de 8 ans le soir de Toronto, qui fait maintenant partie de la troupe d'itinérant. Avec des retours réguliers sur le passé des personnages avant l'épidémie, on comprend petit à petit leur lien, tout en se demandant comment se nouveau monde va évoluer, et ce qui peut bien se trouver dans le fameux aéroport que la troupe tente par tout les moyens d'atteindre. Au fil de la lecture eu reconstitue le passé et les liens des personnages, Arthur l'acteur mort, ses trois épouses, son fils, son meilleur amie et Kristen, qui enfant au moment de sa mort avait noué des liens d'amitié avec lui, comme un puzzle à assembler. 

Un roman absolument incroyable, inclassable, qui fait partie de ces ouvrages qu'on ne peut pas oublier et qu'on a besoin de "digérer" avant d'en commencer un autre. 

La note de fin, pleine d'espoir nous rassure comme elle pose également question. L'humain à la faculté incroyable de toujours se ressaisir, s'adapter, et avancer. 

 

Angoissant, prenant, envoûtant.

Incroyable!

 

Jeanne R.


11- la saga familiale qui vous transporte au 19ème siècle (et nous on adore!)

La famille Rouart et son rôle d'exposant et de mécène.

 

En 1870, Henri Rouart, ingénieur et industriel, est mobilisé en tant que capitaine durant la guerre franco-prussienne. Il y retrouve Edgar Degas, son ancien camarade du lycée Louis le Grand. 

Leur amitié redémarre de plus belle pour ne plus jamais s'interrompre et c'est ainsi que la famille Rouart, déjà passionnée par la peinture, se retrouve au centre de tous les mouvements artistiques de l'époque : aussi bien le mouvement impressionniste que le mouvement littéraire et musical. 

Les Rouart devienne un grand mécène et organisent aussi bien des grands repas, véritables soirées de rencontres entre artistes, que d'expositions pour aider leurs amis impressionnistes à montrer et vendre leurs tableaux au public. 

Cette passion picturale ne va pas s'en tenir à la génération d'Henri Rouart car toute la descendance de ce dernier va être intimement liée aux impressionnistes : ainsi, un des fils Rouart épouse Julie, la fille de Berthe Morisot tandis que Paul Valery, un intime de la famille Rouart épouse la cousine de Julie, Jeannie, nièce de Morisot. 

De rencontres en hasard, de mariages en disparitions tragiques, cette biographie familiale se dévore comme un roman. 

Passionnant ! 

 

Jeanne R. 


12- parce qu'on vient de le terminer et qu'il est juste complètement dingue!

Hervé on t'aime!

Mat est brocanteur à Montreuil. Son métier n'est pas anodin.Trouvé des "trésors" et essayer de connaitre l'histoire secrètes des objets a une signification toute particulière pour Mat. Celui qui à 6 ans, a perdu ses parents et tout ce qu'il possédait dans l'incendie de la villa familiale aime s'entourer d'histoire. 

Élevé par son oncle et sa tante et après une jeunesse de violence et de colère, Mat mène une vie heureuse en partie grâce à Anna, sa compagne, la fille de cette dernière mais également grâce à Gary et Mylène, ses deux employés du dépôt vente.

C'est justement dans ce dépôt vente que l'histoire va démarrer. Car au retour d'un week-end, Gary va lui présenter leur dernier achat à un particulier : un album photo. Mais cet album de velours Mat le connait. Et il le connait parce que c'est son album de famille censé avoir disparu dans l'incendie de sa maison 42 ans plus tôt.

D'une écriture extraordinaire, Hervé Commère réussit à vous embarquer immédiatement dans l'histoire de Mat grâce à un début de roman qui démarre sur les chapeaux de roues. De rebondissement en rebondissement le lecteur est complètement happé par ce thriller et il est quasiment impossible de lâcher le roman avant de connaitre la fin. Croisement d'histoires personnels des différents personnages, de rebondissements, de secrets bien enfouis, l'auteur de "ce qu'il nous faut c'est un mort" (chronique de ce dernier plus bas sur cette page) nous enchante une nouvelle fois avec cet époustouflant thriller.

 

Un roman complètement dingue!

 

Jeanne R.