Les romans qui font du bien à mon Féminisme

"Une femme sans homme, c'est comme un poisson sans bicyclette" (slogan du Mouvement de Libération des Femmes)


LES OUVRAGES PRATICO PRATIQUE,THÉORIQUES ET LES PORTRAITS


LE POIDS DE LA CHARGE MENTALE
La charge mentale c'est gérer et anticiper la charge d'un foyer. En gros, si tu fais le mec cool et détendu, ne te vantes pas trop, c'est bien souvent que dans l'ombre il y a quelqu'un qui se prend la tête à ta place dans le quotidien. Et oui, c'est étonnant, se ne sont pas les petits lutins qui travaillent la nuit quand madame dort!! Besoin d'exemples? Pas de problème j'en ai à la pelle!
Aller au drive c'est bien, mais QUI a passé commande sur le site? Déposer son enfant chez la nounou c'est bien mais qui a préparé ce petit ange et le sac (sans parler de la bouffe pour son repas??). Sortir les poubelles c'est bien mais qui le demande depuis 5 jours? Les vacances : réservées par qui? Et qui se tape les repas TOUTES les vacances?
Sortir de cette charge mentale pour arrêter de tout porter dans la famille? Ah ah! Alors là bon courage, pour cela il faudrait que l'autre reconnaisse le problème et se remette en question et surtout qu'il ait l'envie de redistribuer les tâches (ce qui veut aussi dire clairement,se sortir les doigts du cul ).
Le conjoint n'a pas à aider. Le conjoint doit faire sa part. Il n'est pas un invité, il vit dans la maison comme sa femme. Il a un travail ? ça tombe bien, sa femme aussi!!
J'adore cette autrice qui met le doigts sur LE problème de la vie des femmes. Qui est ouverte, humaine, accessible et dont l'ouvrage, au delà de créer de grosses disputes, permet une vraie prise de conscience et une volonté de faire bouger les choses (avec ou sans monsieur d'ailleurs puisqu'après le premier enfant la charge mentale que nous ne voulons plus nous taper est la cause de beaucoup de séparations).
INDISPENSABLE

Jeanne R.


LA BASE. Pour les jeunes et les moins jeunes!
Comprendre l'histoire du féminisme de manière claire, ludique et pédagogique c'est possible avec cet excellent ouvrage, manifeste de l'association "osez le féminisme!".
Dix chapitres qui correspondent à 10 grandes questions auxquelles les auteures tentent de répondre, d'expliquer, d'apporter des clés de réponses, de réflexions. De la question du genre, en passant par le sexisme au quotidien, le cyberharcèlement, la place de la femme en politique, dans le sport, l'égalité à la maison (ah ah ah vaste sujet), beaucoup de thèmes, de remise en question, de données factuelles pour un vrai constat de la société actuelle. Sans oublier les excellentes illustrations de Diglee!
A lire, à faire lire, à relire, c'est vraiment la base!!!
Jeanne R.

Ma bible

 

Elle est à un endroit où elle ne devrait pas être. 

 

Qui ? la chaussette sale. Où? A côté du panier à linge. Et autour de ce symbole (fort) de la chaussette sale laissée négligemment hors de son habitacle Titiou Lecoq signe un essai, qui, au delà de la répartition des tâches ménagères, retrace le triste historique de la condition féminine en la matière et nous explique aussi bien ce que la société à mis en place, que ce qui pousse les femmes à rester dans ce schéma.

Car, il faut le savoir, toute femme est en réalité une chef. Simplement elle ne l'est pas au travail non, plafond de verre oblige, elle l'est à la maison. Parce que même si monsieur met la main à la pâte, il ne reste qu'un exécutant au fonctionnement mis en place par madame (la fameuse charge mentale) dans son royaume de ménagère : les horaires des sorties d'école, de sport, la liste de course, les lessives à faire, ce qu'il y a dans le frigo, les rdv déjà fixés chez le pédiatre car monsieur ne peut pas penser à tout. Non. Au travail monsieur travail. Seule la maman pense encore à l'organisation de son foyer même au boulot. Le pouvoir? elle l'a déjà au domicile, pourquoi en vouloir un autre dans son milieu professionnel? Laissons cela aux hommes qui ont le temps et la capacité de l'exercer!

 

“La plupart des hommes se retrouvent face à un terrible obstacle qui les empêche de s’approprier le balai à chiottes, une espèce de ‘sol de verre’.”

 

La fin de l'essai spécifiant qu'absolument rien ne justifie un tel sacrifice de la femme fait un bien fou. Personne n'a le droit de critiquer une femme pour ce qu'elle dit, ce qu'elle fait, ce qu'elle veut, ce qu'elle devrait faire, et c'est pire quand le société la critique sur son rôle de mère! Il faudrait être parfaite son prétexte que comparé à avant on a plus de droits? Mais il n'y a rien de PIRE que la perfection !!! et la perfection pour qui? pour ceux qui attendent que leur femme leur servent le déjeuner ou pire par ces femmes elles mêmes qui voient dans la servitude vis à vis de leur mari une preuve d'amour et un devoir féminin? 

 

A nous d'inculquer à nos fils (car c'est par eux que le changement se fera), qu'un homme n'aide pas sa femme, il participe aux tâches comme n'importe quel membre d'une famille qui vit sous le même toit. Ça paraît simple comme ça et tout à fait juste chacun devra faire des efforts (l'exemplarité des pères est primordiale) et lâcher son pseudo royaume (les mères et LEUR organisation). 

 

A MÉDITER (et digérer pour certains machos)

 

Jeanne R.


Quelle merveille !!

 

Je suis dans le même état qu’après la lecture de Madeleine project !!

Quel bonheur, pour la féministe que je suis, de découvrir les femmes qui ont fait et qui font l’amérique !!

Cet ouvrage devrait être décliné dans absolument tous les pays ! Il est fascinant.

50 portraits de femmes dont, pour la plupart je ne connaissais même pas l’existence, dans une ordre chronologie et thématique à travers un ouvrage extrêmement bien illustré.

Il est également très appréciable de découvrir cet ouvrage par petites touches car sa lecture peut se faire en piochant par ci par là un portrait.

Un ouvrage qu’on peut où plutôt qu’on doit offrir à toutes ses amies féministes (ou pas d’ailleurs !)

Une petite pépite donc, aussi bien sur le fond que sur la forme, à conserver précieusement et à offrir !

 

Jeanne R.


Berthe Morisot ou le destin hors du commun d'une femme de la bourgeoisie française au 19ème siècle qui, contrairement à la plupart des femmes de son époque et de sa classe, a refusé les conventions (mariage, enfant) toute sa vie.

La chance de Berthe? Ses parents. Grands bourgeois mais surtout artistes frustrés, son père par l'architecture, sa mère par le piano. C'est ainsi qu'ils firent découvrent à leurs deux filles l'art du dessin et de la peinture. Et c'est ce qui va changer le destin des filles Morisot.

Edma, la sœur de Berthe, renonce à la peinture pour se marier et d'enfermer dans une vie conventionnelle. Berthe, elle, refuse le mariage et, après sa rencontre au Louvre avec Fantin-Latour puis Manet, se résigne à finir vieille fille pour avoir la liberté de laisser parler son talent.

Mais sa grande amitié, si ce n'est son amour pour Edouard Manet va bousculer sa vie au delà du domaine artistique : par dépit amoureux ou par amour, elle épouse Eugène Manet, son frère.

Ce dernier ne s'opposa nullement au métier de sa femme, bien au contraire, il l'épaula et servit bien souvent de modèle avec leur fille.

Dominique Bona signe dans son ouvrage, le portrait d'une jeune femme aussi contradictoire que passionnées : de nature mélancolique, Berthe Morisot laisse transparaitre sa joie de vivre et sa sensibilité dans ses tableaux.

A Lire absolument!

 

Jeanne R.


DES ROMANS ÉCRITS PAR DES FEMMES ET SUR DES FEMMES (MAIS PAS QUE POUR DES FEMMES!!)


Gros gros coup de cœur

 

Ce livre est un véritable petit bijou!

 

Mamie Alice n'est plus....l'arrière grand mère de Lia vient de s'éteindre paisiblement dans son sommeil. Dans cette famille curieusement constituée depuis 5 générations, uniquement par des femmes ayant eu une fille unique, le temps est à la vérité, à la remise en question, au tremblement de terre que suscite la découverte d'un secret enfuit depuis des générations.

Mais après tout, si mamie Alice avait vraiment voulu emporter ce secret dans la tombe, pourquoi aurait-elle laissé cette boîte sous le meuble de sa chambre?

Peut être est-il simplement temps de détricoter les croyances familiales véhiculées de mère en fille, de comprendre le poids inconscient des secrets de famille, la reproduction aveugle d'un schéma familiale comme une malédiction. Peut être est-il juste le moment, pour Lia l'arrière petite fille de changer les choses.

Un roman absolument incroyable qui était dans ma PAL depuis tellement longtemps que j'ai même honte de le dire tellement je regrette de ne pas l'avoir lu avant! Un roman initiatique qui ne peut pas vous laisser indifférent et que j'ai bien envie d'offrir à toutes les femmes de mon entourage.

 

Superbe

 

Jeanne R.


Une amitié féminine éternelle.

 

Dans cet excellent roman, Diane Ducret nous parle d'un fait historique totalement méconnu : le camps de Gurs, dans les Pyrénées-Atlantiques,qui, durant la seconde Guerre Mondiale, emprisonnait les femmes allemandes qui s'opposaient eu régime nazi et vivaient sur le territoire français. L'histoire se passe en 1940, avant Vichy.

D.Ducret y raconte l'amitié entre Eva et Lise, l'une juive, l'autre aryenne qui vont lier une amitié indestructible durant leur captivité. 

Ses femmes, appelées "les indésirables", vont devoir subir la famine, le froid, les maladies, les viols bien sûr, utilisés comme des armes par les hommes en tout temps. 

Pour supporter ses privations et pour que l'espoir ne meurent jamais elles décident toutes de monter un cabaret et de rester debout, désirables, à l'inverse de leur surnom.

Eva est sans nouvelle de Louis son amoureux communiste, celui pour lequel elle s'accroche. Elle lui écrit, sans pouvoir lui envoyer ses lettres mais c'est le seul moyen d'y déverser ce qu'elle subit, ce qu'elle ressent. Lise elle, n'a jamais connu l'amour mais ça ne saurait tarder car une partie du camps a pour prisonniers des hommes espagnols, plus précisément des républicains espagnols dont Ernesto fait parti.

Petit à petit ce camps d'enfermement va devenir un camps de concentration, dès lors qu'il sera pris en charge par les nazis. La mort est de plus en plus présente. Les maladies aussi. Mais dans ce malheur, on vit, on espère. Eva et Lise resteront liées à jamais. 

«Nous avons ri, nous avons chanté, nous avons aimé. Nous avons lutté, mon amie, c’était une belle lutte. Je me suis sentie plus vivante à tes côtés que je ne le fus jamais.»

 

Diane Ducret décrit avec brio cette précieuse amitié et l'espoir qui ne quittera jamais ce camps créé par les français avant même le gouvernement de Vichy.

 

Jeanne R.


La nuit, tout est possible 

 

Vous vous souvenez, les soirées où vous ne vouliez pas forcément aller, mais dans une période de dèche totale financière, de remise en question sur vos études ou votre boulot, vous vous êtes laissez tenté par l'alcool et l'ambiance de cette folle soirée?

Que ce joli masque de la vie vous a donné l'occasion, après plusieurs verres d'avoir l'impression que tout était possible, qu'il n'y a pas de problème, que des solutions, et qu'au pire vous régleriez vos problèmes demain?

Et bien ce roman c'est exactement cette soirée. Mais sans jamais s'arrêter. Car Laura et Tyler ne sont pas seulement colocataires dans un quartier de Manchester. Elles sont avant tout meilleures amies, de ces amitiés qui s'apparentent à une histoire d'amour. Véritables piliers de bistrot, les deux amis écument les bars et les soirées sans penser au lendemain. En tout cas pour Tyler, car Laura, elle, doit bientôt s'installer et se marier avec Jim, un pianiste on ne peut plus sérieux depuis qu'il a arrêté de boire pour sa carrière. 

Si de leurs nuits de débauches, d'alcool, de drogue et de sexe, les lendemains de fêtes se transforment en d'énormes gueules de bois qu'elles partagent avec le lecteur, ce roman pose les questions d'une génération paumée qui se rattache aussi bien à des addictions destructrices qu'à des valeurs aussi fondamentales que l'amitié.

Un roman politiquement incorrect, complètement décalé, qu'on adore ou qu'on déteste mais qui ne laisse pas insensible. A lire en buvant un thé detox, vous savez, celui des lendemains de cuite!

 

Jeanne R.


A lire de toute urgence!!

 

C'est l'histoire d'Euridice, jeune femme mariée à Antenor, un employé de banque à la conception familiale très simple : l'homme au travail, la femme au foyer. 

Mais Euridice est plus que ça. Euridice pourrait être tellement de choses. De son talent pour la flûte, avorté par le refus catégorique de ses parents de la laisser intégrer le conservatoire, à sa création de livre de recettes moquée par son mari, en passant par son entreprise de couture ou son don littéraire,.. Tout, elle était capable d'absolument tout. 

Mais dans ce Brésil des années 40, une fille ne doit que chercher un bon mari, faire des enfants, les élever, et rendre son mari heureux. Et puis il y a Guida sa soeur, disparue depuis temps d'années avec Marcos, un étudiant en médecine. Guida a choisi la fuite pour s'émanciper. Inséparables depuis toujours, Euridice a bien du mal à vivre sans sa soeur et espère toujours la revoir.

Un roman incroyable dans sa narration: le point de vue omniscient permet à chaque personnage y compris les personnages secondaires d'être mis en avant par leur histoire familiale remontant parfois jusqu'au plusieurs générations. Vous n'avez pas là un roman banal mais un conte brésilien ponctué d'humour et de situations loufoques mais qui délivre bel et bien un message on ne peut plus sérieux comme tous les vrais contes : la condition féminine sous la domination masculine. Les rêves, les désirs, les possibilités d'une petite fille puis d'une femme qu'on a toujours empêcher d'être ce qu'elle voulait être et d'explorer tous les domaines de compétences qu'elle souhaitait explorer. C'est l'histoire d'une femme qui n'a le statut de femme que parce qu'elle a un mari et des enfants mais qui n'a pas plus de liberté que lorsqu'elle était enfant, coincée sous la domination d'un mari. Mais c'est aussi l'histoire d'une femme qui ne renonça jamais. Et ça fait du bien ! 

 

J'ai adoré!

 

Jeanne R.


Le bijou absolu !!!

Patricia Cowan est née en 1926. Après une enfance classique, elle se retrouve face à la proposition de mariage de Mark, son fiancé. Dans une première vie elle accepte sa demande,on la surnomme Tricia, elle enchaîne grossesse sur grossesse, subit une vie de femme soumise avant de prendre son destin en main, de divorcer de tenter de s'épanouir. Dans sa deuxième vie, Pat refuse la demande en mariage de Mark, voyage à travers le monde, se prend d'amitié pour un groupe de féministes, rencontre la femme de sa vie, et décide, avec elle, de construire une famille coûte que coûte. 

En 2015 Patricia est dans une maison de retraite. Du point de vue des infirmières, elle est sénile. En réalité elle ne sait juste plus dans quelle vie elle est. Celle avec les 4 enfants de son couple avec Mark ou celle avec les 3 enfants de son couple avec Béatrice? 

Mais le changement n'est pas seulement dans sa vie personnelle. En fonction des vies, l'histoire avec un grand H n'est pas non plus la même... 

Un roman incroyable sur la conditions féminine, le progrès, l'homosexualité à travers l'histoire très personnelle d'une femme jalonnée de drames mais toujours avec beaucoup, beaucoup d'amour dans toutes ses vies. 

Incroyablement beau. 

 

Jeanne R.


JEUNESSE


Prix Vendredi

 

Le soir de sa fête de lycée, Nine se fait embarquer par sa mère Titania dans sa voiture. Direction une vieille cabane au fond des bois. Mais pourquoi?? 

Pour que cette dernière lui raconte en une nuit son histoire et sa vie cachée. Pourquoi une nuit? Car le lendemain sa grand-mère, qu'elle croyait décédée, et ses deux oncles dont elle ignorait l'existence vont les rejoindre. Et avant elle doit comprendre. 

Chaque chapitre correspond aux heures de la nuit et le roman sous forme de flash back nous envoie dans les années 70 avant de prendre des nouvelles de Titania et Nine, pour connaitre notamment le ressenti de l'adolescente sur toutes ses révélations.

L'histoire de Titania tient en haleine le lecteur tout en étant entrecoupée de moments tendres avec sa fille. Dans ce huit-clos mère-fille, l'ambiance bienveillante et leur relation fusionnelle ne le rend pas étouffant au contraire, les révélations de Titania sur son passé va faire entrer dans ce chalet bien caché, toute une ribambelle de personnages dont Nine ignorait jusqu'alors l'existence.

Une nuit qui sonne comme un rite initiatique, du passage de la petite fille à celui de la jeune femme qui doit comprendre le passé familiale enfouit pour avancer. 

 

Très très beau

A partir de 13 ans.

 

Jeanne R.


Enormissime

 

Alors là, LE coup de cœur de cette année 2018 en roman ado!

C'est le livre à offrir à tous les ados qui n'aiment pas lire car c'est par ce roman que l'amour de la lecture viendra. En tout cas je compte bien tenter l'expérience avec ma nièce! Mais elle ne le sait pas encore :)

Donc, pour la petite histoire, Vania est une ado de 15 ans qui s'apprête à rentrer en seconde. Sa vie n'est décidément pas simple :

- Elle a une paupière tombante

- Son père est un taxidermiste farfelu

- Sa mère est morte

- Elle se fait harceler par Charlotte la bombasse de l'école depuis le collège et bien sûr elles sont dans le même lycée

MAIS, Vania a aussi énormément de chance car :

- Elle a une répartie fantastique, un humour décapant!

- Sa meilleure amie est physiquement encore plus handicapée qu'elle : elle pue à trois kilomètres

- Elle peut toujours compter sur Pierre-Rachid

Et surtout elle va recevoir un mystérieux mail qui va lui mettre un coup de pied aux fesses et la rendre fourmi rouge plutôt que fourmi noire. 

Un roman avec lequel on rit du début à la fin, où tous les sujets lourds de l'adolescence sont abordés avec une dérision incroyable sans oublier de faire tout de même passer des messages.

Des personnages plus loufoques les uns que les autres. Un parfait mélange entre "Les petites reines" et "Miss Dumplin" !

 

Un roman à lire absolument, aussi bien pour les ados que pour les adultes!

Jeanne R.


Un roman exceptionnel !!

 

Willowdean est une ado rondouillarde qui a la nonchalance d'une ado, une bonne dose de maturité (à souligner car assez rare à son âge) notamment dû au fait qu'elle soit en plein deuil de sa tante adorée, une meilleure amie physiquement parfaite avec qui elle partage la passion de Dolly Parton, le chanteuse country des années 70 et une maman infirmière qui, à ses heures perdues, gère d'une main de maître le concours de beauté local qu'elle a remporté dans sa jeunesse. 

 

Parfaitement consciente de la volonté de sa mère de la voir maigrir, Willowdean cohabite avec cette femme, ancienne grosse, qui ne cesse d'espérer un déclic chez sa fille et une prise en main de son poids. Les scènes de disputes et les petites phrases que la mère glisse à Willowdean (qu'elle affuble de l'affreux surnom "boulette") sont hyper réalistes, pour tous ceux qui ont eu le droit aux mêmes genres de phrases dans leur enfance. On ressent bien le malaise dans la relation mère-fille, on comprend les inquiétudes de la mère, on fulmine devant autant de maladresse lorsqu'elle aborde le sujet, on admire les réponses de Willowdean pour une ado, censée être mal dans sa peau, on se dit que si sa mère lui foutait la paix, elle s'en tirerait très bien toute seule. 

Toutes les certitudes de cette fameuse Will s'effondrent le jour où Bo, le beau gosse de son job étudiant en restauration rapide, l'embrasse. Là, c'est la catastrophe, Willowdean perd le peu de confiance qu'elle avait et ne comprend absolument pas ce que ce garçon lui trouve. Les scènes de premiers baisers et de premiers rencards avec Bo sont touchantes de sincérité et de maladresse, surtout racontés du point de vue de la jeune fille. 

L'arrivée de Bo dans son lycée, l'éloignement avec sa meilleure amie et la volonté de ne pas oublier sa tante Lucy la poussent à prendre une décision radicale : s'inscrire à se foutu concours de beauté. Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'est que tout un groupe de filles "différentes" n'attendaient que ça pour se joindre à elle, bouleversant toutes les certitudes sexistes de Clover City. 

Ce roman est juste une Merveille!! A lire qu'on soit jeune, adulte, enfant, parent, gros, mince, absolument tout le monde doit le lire!! C'est une vraie leçon de vie, on aime immédiatement Willowdean pour ce qu'elle est : drôle, intelligente, lucide et surtout touchante. 

 

" Je ne suis pas obligée de porter une robe au boulot. Il existe un pantalon d'uniforme en polyester, mais sa taille élastique ne l'est pas tout à fait assez pour que mes hanches passent. Je considère que c'est entièrement sa faute. Je refuse de considérer mes hanches comme une nuisance: de mon point de vue, elles sont un atout. Par exemple, si nous étions en 1642, j'aurais tellement de facilité à accoucher que je vaudrais autant qu'un troupeau de vaches, ou quelque chose dans le genre". 

 

"Je déteste voir les filles grosses à la télé ou dans les films, parce que la seule raison pour laquelle il semble acceptable de les montrer à l'écran, c'est qu'elles sont super mal dans leur peau ou qu'elles jouent le rôle de la copine moche mais sympa. Je ne me retrouve dans aucun des deux cas". 

 

Jeanne R.


Meilleur livre jeunesse 2015 LIRE, prix Sorcière 2016 catégorie romans ados

 

 

 

Astrid, Mireille et Hakima sont élues respectivement boudins d'or, d'argent et de bronze dans le concours annuel de boudin organisé par des collégiens sur facebook. Si Astrid et Hakima sont dévastées, Mireille ne laisse rien paraître: elle est dans le top 3 depuis maintenant 3 ans. 

 

Son aplomb et son sens de la répartie vont booster ses deux nouvelles amies et entraîner tout le petit groupe dans une périple Bourg en Bresse/Paris improbable.  Dans quel but? Pour saboter la Garden Party du 14 juillet organisée par l'Elysée pardi! Chacune a une raison personnelle d'y aller : Astrid pour rencontrer Indochine dont elle est complètement fan et qui joue sur scène ce jour là, Hakima, accompagnée de son grand frère Kader, pour prendre à parti le général responsable de l'unité de soldats dont Kader dépendait en Afganisthan avant de tomber dans une embuscade et d'être le seul à en ressortir vivant mais amputé des jambes. Et Mireille? C'est simple : elle veut enfin rencontrer son père qui se trouve être le mari de... la Présidente de la République!

 

Pour faire le voyage les filles décident d'y aller en vélo en vendant sur la route des .... boudins pour se faire de l'argent. Toute la presse s'empare du phénomène et sur twitter les #3boudins fleurissent, les analyses sociologiques de spécialistes et de chroniqueurs sur les stations de radio également et tout le monde veut comprendre pourquoi trois ados couronnées boudins de l'année, veulent absolument pédaler jusqu'à Paris. 

 

Le lecteur vit ce périple à travers les yeux de Mireille. Sens aiguë de la répartie, humour noir, sarcasme mais également sensibilité et blessures, tout chez cette jeune fille vous touchera. Et pour comprendre l'idée du roman un petit extrait : 

 

"- Je ne comprends pas pourquoi vous vous entêtez à revendiquer ce nom de Boudins ! s'offusque Maman. C'est un mot horrible.
- On le rendra beau, tu vas voir. Ou au pire, on le rendra puissant."

 

 

 

 Énorme coup de cœur ! 

 

 

 

Dès 12 ans. 

 

Jeanne R.