Rentrée Littéraire 2014.....


Grand prix RTL-LIRE 2014

 

5h50, le portable de Simon sonne, l'heure de la virée en surf avec ses deux meilleurs amis est arrivée. Au retour de ce moment magique pour ces passionnés c'est l'accident. Grave pour ses amis, mortel pour lui. A son arrivée à l'Hôpital du Havre il est rapidement déclaré en mort cérébrale. 

L'histoire de Simon ne l'est pas. Car le roman est en réalité l'histoire de son cœur qui est celui de Simon à 5h50 ce matin là et se retrouve dans le corps de Claire, 50 ans et myocardite 24 heures plus tard. 

La première partie passe d'un personnage à l'autre : Simon, sa mère, le médecin de garde, l'infirmière. Le temps s'arrête pour les parents apprenant la nouvelle, c'est le choc, l'incompréhension, le refus d'admettre la mort de leur fils. Vient le moment de la difficile question du don d'organes: la colère, le déni et enfin l'acceptation. La dernière partie est plus mouvementée : des quatre coins de la France, des chirurgiens sautent dans leur avion pour venir chercher les différents organes de Simon dans un temps précis et vital pour les organes. Du respect du patient (même mort) en lui murmurant les mots souhaités par ses parents, aux receveurs d'organes qui attendent la mort d'un patient pour bénéficier de ses organes, le cœur de Simon passe d'un corps à l'autre. 5h50 fin du livre et de la transplantation.

Un roman intimiste, précis, à cœur ouvert qu'on imagine parfaitement adapté au cinéma. 

Comme le disait Tchekhov à qui Maylis de Kerangal a emprunté l'expression pour son titre: 

"enterrer les morts, réparer les vivants".

 

Jeanne R.

 

pssss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions Folio!!


Prix du Roman Fnac 2015

 

L'histoire : Oscar, jeune aide soignant, se ballade tranquillement dans un parc lorsqu'une musique l'attire dans la chapelle de King's College. C'est là qu'il fera la connaissance d'Iris, dont il tombera tout de suite éperdument amoureux, et de son frère Eden, le joueur d'orgue au pouvoir ensorcelant.

Une histoire d'amour commence donc entre Oscar et Iris mais le véritable couple du roman est celui d'Eden et de sa sœur. Oscar vient perturber cette relation très particulière et entre vite en compétition avec Eden qui supporte mal que son charisme naturel soit remis en cause. Car Eden est le centre de toute une bande d'amis. On le suit, on l'écoute, on lui obéit.

Iris, bien consciente que quelque chose cloche chez son frère demande à Oscar de l'aider à prouver à tous, mais surtout à ses parents que son frère a besoin d'une aide psychiatrique. Mais la chose semble compliquée car le charisme d'Eden est important, autant que l'aveuglement des membres de sa famille et de ses amis.

Le roman se déroule dans une ambiance tendue, lourde, on sent le drame planer jusqu'au dénouement. La problématique du roman pourrait se résumer en quelques mots : peut-on être un génie sans être fou? Car Eden, talentueux musicien est persuadé que la musique, sa musique, peut guérir les corps blessés, les maladies et utilise sa sœur comme cobaye depuis des années. Pouvoirs surnaturels, hypnose, ou manipulations d'un narcissique?

Un excellent premier roman!! 

 

Jeanne R.

Pssss: ce roman est désormais en poche aux éditions Le Livre de Poche !!!!


On adore!

 

La Chute des Princes, c'est l'histoire d'un trader dans les années 1980 à qui tout réussit : vie pro, argent (beaucoup d'argent), amour (ou plutôt sexe), amitié (ou plutôt alliances). Un sentiment de surpuissance, dans un New York de tous les possibles, qu'un jeune homme beau, riche et insouciant peut avoir.

Mais ça c'était avant. Avant la chute, la vraie. Avant la déchéance sociale, avant la rédemption. Avant l'arrivée du Sida et les évènements du 11 septembre aussi. Et celui qui va raconter cette chute c'est le héros lui même, devenu libraire chez Barnes&Noble. Parce qu'en passant de super trader à petit vendeur, le héros comprend (enfin) ce qu'est la "vraie" vie, c'est à dire sans alcool, sans drogue, sans costume à 5000 dollars.

Entre autofiction et roman, Robert Goolrick nous embarque dans le New York des années 1980 plein de ces princes à l'insouciance presque irresponsable, loin de se douter de ce que la vie va leur infliger comme désillusion.  

A lire!! Et un grand merci au Docteur Daems pour m'avoir conseillé la lecture de ce roman :)

 

« Quand vous craquez une allumette, la première nanoseconde elle s'enflamme avec une puissance qu'elle ne retrouvera jamais. Un éclat instantané, fulgurant. L'incandescence originelle.
En 1980, j'ai été l'allumette. Cette année-là, je me suis embrasé pour n'être plus qu'une flamme aveuglante. »

 

Jeanne R.

 

psssss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions 10/18!


Prix Renaudot et prix Goncourt des lycéens.


David Foenkinos retrace le parcours de l'artiste Charlotte Salomon, morte à 26 ans dans un camp de concentration alors qu'elle été enceinte de 5 mois. 

L'oeuvre de Charlotte Salomon est marqué par toutes les tragédies dont sa famille doit faire face depuis des générations : le suicide des femmes, notamment de sa propre mère. Après une enfance bercée par ces drames elle découvre la passion amoureuse en Allemagne, qui sera fondatrice pour son oeuvre picturale. Obligée de fuir la folie du nazisme, elle se réfugie en dans le sud de la France où le secret de la mort de sa mère lui sera dévoilé (depuis petite la famille lui avait conté une histoire de grippe mortelle). Ce secret entraînera plus de 700 œuvres picturales autobiographiques qu'elle confiera à un médecin français sous ces termes : "c'est toute ma vie".

Mariée puis dénoncée, elle sera déportée avec son mari et rapidement gazée. David Foenkinos rythme la biographie de C.Salomon par une écriture courte, rapide, à bout de souffle. Un très très beau roman et une envie, le roman terminé, de se renseigner sur cette artiste trop vite oubliée.


Jeanne R. 

pssss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions Folio!


Attention : roman fascinant

PRIX RENAUDOT DES LYCEENS 2014

PRIX ROMAN FRANCE TELEVISIONS 2014

 

Eric, écrivain, rencontre une de ses lectrices et écoute son histoire personnelle. En effet, Bénédicte Ombredanne lui dévoile son quotidien : privation de liberté, humiliations, harcèlement de la part de son mari. Mais l'humain ne se résout jamais à vivre enfermé (au sens propre comme au figuré), et Bénédicte trouve le moyen pour une journée de goûter à la liberté à travers la passion amoureuse. Journée qu'elle paiera très cher... 

Le roman se dessine en trois parties. Si la première partie, qui prend la voix de l'écrivain, m'a semblé un peu longue et surtout assez flou pour une début de roman, la deuxième partie racontée par Bénédicte elle même est passionnante, choquante, angoissante. La dernière partie du roman est narrée par la sœur de Bénédicte et nous laisse sans voix, épuisés par autant de haine, de gâchis, de souffrance.

Bouleversant

 

Jeanne R.

psssss: ce roman est sorti en livre de poche aux éditions Folio!


Un roman écrit par une femme, sur des femmes, pour les femmes!


Une famille, 10 femmes de générations différentes, allant de la naissance au seuil de la mort. 10 voix pour parler de l'institut de beauté Eden qui les rassemble toutes autour d'Alice, seul personnage du roman ne faisant pas parti de la famille. Mais alors qui hante ces cousines, tantes, nièces, grands mères ? Eve. Ou plutôt le suicide d'Eve il y a 15 ans. Et cette mystérieuse lettre qu'elle aurait laissé mais que personne (ou presque) n'a lu.

Chaque chapitre prend la voix, les peurs, les doutes, les souffrances, les aveux de chaque femme. Le seul point de vue sur lequel elles s'accordent est la fameuse Alice qui sait, par la manipulation du corps, atteindre et réparer l'âme. Mais le vrai personnage principal est la grande absente : Eve.

C'est drôle, touchant, émouvant, intime...


Jeanne R.



"Arthur m'a trompé dès le début de notre relation, bien avant notre mariage. Monsieur est ce qu'on appelle un don Juan, un tombeur, il y a encore des femmes pour trouver cela érotique, c'est juste pathétique ce besoin irrépressible de fourrer sa quéquette dans un trou".


psssss : ce roman est disponible en poche aux éditions Pocket!!


PRIX PAGE AMERICA 2014. Le roman de l'amitié!

 

Dans une petite ville de 1000 habitants du Wisconsin, 4 amis d'enfance devenus hommes vont se retrouver au cours du mariage de l'un d'entre eux.

Chacun de ces hommes est attaché à Little Wing qui est en réalité le personnage principal de ce roman extrêmement attachant. Qu'ils soient devenus fermier, coursier, rock star et champion de rodéo, tous ont un besoin nostalgique de revenir dans cette ville, soit pour y vivre soit pour s'y ressourcer. Ils y ont connu les mêmes loisirs, les mêmes écoles, la même enfance et les mêmes femmes.

Lors du mariage de l'un d'entre eux qui les rassemble pour l'occasion, des conflits vont apparaître, des secrets aussi et une remise en question de chaque personnage sur sa propre vie, ses choix, ses regrets...

Sur le thème de l'amitié masculine, un roman très touchant, rythmé par le point de vue de chaque protagoniste par chapitre. On passe un très bon moment au cœur de Little Wing.

 

Jeanne R.

pssss : ce roman est sorti en live de poche aux éditions Points!


MEILLEUR ROMAN ETRANGER 2014 DU MAGAZINE LIRE

Oui mais.....

 

Philip Bowman, jeune homme d'une vingtaine d'années a pour seule expérience de vie la guerre dont il revient tout juste, tandis que les jeunes de sa génération sont occupés à leur vie étudiante. De retour à New York il entame des études à l'université et tente de devenir journaliste avant de découvrir, un peu par dépit, le monde de l'édition en trouvant un emploi dans ce domaine. Le roman suit donc Philip Bowman, de son retour de la guerre à son ascension professionnelle en tant qu'éditeur. Mais surtout il s'attache à suivre Bowman dans sa quête de l'amour éternel, qu'il croit reconnaître dans chacune de ses conquêtes. 

James Salter, qui n'a pas publié depuis plus de 25 ans, revient avec ce roman, encensé par la critique. Il faut reconnaître le talent de cet écrivain dans son style et le tableau très convaincant qu'il dépeint de cette Amérique d'après guerre et de cet univers élitiste du monde éditorial. 

MAIS, il faut bien l'admettre, on s'ennuie.... On passe d'une description très minutieuse d'un personnage qui n'est finalement que de passage dans le chapitre, à une autre et on se lasse de ces digressions répétées, comme on se lasse de la vie plan plan de Bowman, malgré la qualité indéniable du style. 

Point positif, pouvoir placer dans un dîner un peu guindé : "le dernier Salter? oui bien sûr, je l'ai lu, un bijou!"

 

Jeanne R.

 

psss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions Points!


Attention Talent!!! 

 

Ce livre est tout simplement une merveille! L'histoire de la dynastie familiale des McCullough, au Texas, à travers 3 personnages sur trois générations de 1836 à 2012. Le premier personnage est le patriarche Eli McCullough, enlevé par les Comanches à l'âge de 11 ans après que ces derniers aient littéralement massacré sa famille sous ses yeux. Il s'intègre dans la tribu de ses ravisseurs et passe quelques années de son adolescence à devenir l'un des leurs avant de réintégrer le monde des blancs et d'asseoir son pouvoir et son charisme sur les terres obtenues par beaucoup de travail et de violence.

Le deuxième personnage est Peter McCullough, fils d'Eli (celui dont le titre fait directement référence). On découvre son histoire à travers son journal intime. Sensible, beaucoup plus dans la réflexion que dans l'action pure et dure des texans de 1915, il est tiraillé entre la tradition familiale de défendre ses terres coûte que coûte (ce qui revient la plupart du temps à tuer sans preuves), et sa sympathie naturelle envers les Mexicains que son père abat avec une aisance déconcertante. Sa vie entière est remise en question lorsqu'il découvre l'amour auprès de Maria Garcia, dont la famille a été massacrée par le clan d'Eli. 

Le troisième et dernier personnage est Jeannie, petite fille de Peter (qu'elle n'a jamais connu) et arrière petite fille d'Eli. Le roman débute d'ailleurs avec la fin de vie de Jeannie, autant dire la fin de cette dynastie familiale. En effet, même si Jeannie a des enfants et des petits enfants, c'est la fin d'une époque et de la maison familiale source de bien des combats et des violences. Il semble qu'à travers ses choix de femme peu courant pour les années 1945, Jeannie fasse preuve d'un caractère proche de celui d'Eli. Mais la vie ne l'épargnera pas plus que ce dernier. 

Véritable fresque historique, des Comanches en passant par les Mexicains, les Esclaves, la Première et la Seconde Guerre Mondiale, pour finir par les attentats du 11 septembre, ce livre se dévore littéralement. Énorme coup de cœur!! <3

 

Jeanne R.

pssss : ce romane sorti en livre de poche aux éditions Livre De Poche!


Olivier Adam, une valeur sûre!

 

Dans une station balnéaire de la Côte d'Azur, 23 personnages vont être confrontés à la sauvage agression d'Antoine, jeune prodige (nerveux et instable) du football sur fond de tempête de mer meurtrière dès le début du roman (qui correspond au temps de l'agression et des différentes disparitions des personnages, comme le symbole des drames qui se déroulent dans l'histoire).

Chaque chapitre correspond à un personnage formant un puzzle à assembler et donnant un rythme au livre. Le changement de personnage se fait de manière très fluide, cohérente et simple avec par exemple Marion, femme de ménage dans un hôtel, qui est émue en croisant un couple de personnes âgés qui se tiennent la main et le lecteur se laisse embarquer par le regard de Marion sur ce couple pour partir, le chapitre suivant, avec ce dernier. On s'imagine en cinéaste, filmant le regard de marion vers ce couple et le suivre dans son histoire personnelle.

Le panel des personnages est assez large : des frères et sœurs fusionnels au meilleur ami instable en passant par la jeune maman paumée et l'aide sociale en mal d'enfant, aux parents bourgeois rongés par l'inquiétude et leur fille muette de douleur sans oublier le responsable véreux, l'amant, le père, le mari.... Tous ont un point en commun ; le désespoir. On retrouve un peu les personnages des romans d'Olivier Adam.

Après son dernier roman (autobiographique), Les Lisières, extrêmement bien accueilli par la critique on se demandait ce que nous réserverait celui là.

Dans le magazine "LIRE", deux journalistes se sont livrés un Pour/Contre sur ce roman. Le premier reprochait à O.Adam de trop s'en remettre à ce qu'il savait écrire. Mais peut on reprocher à un écrivain d'avoir un univers? Le journaliste lui reproche les mêmes portraits sociaux. C'est un peu comme si on reprochait à John Irving de toujours mettre dans ses romans un personnage pratiquant la lutte et un ours. Inconcevable!

Peine Perdue  est un roman dramatique, noir, un roman d'écorchés. Magnifique.

 

Jeanne R.

 

pssss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions J'ai Lu!!


Ce livre est un petit bijou!!!


C'est la crise chez les Middlestein. Eddie, la mère vient de se faire larguer par son mari Richard au bout de 30 ans de mariage. La raison? Obèse, malade et ne pouvant s'empêcher d'engloutir des quantités astronomiques de nourritures au péril de sa vie, Richard a craqué et a décidé qu'il pouvait lui aussi avoir le droit d'être enfin heureux. 

Oui mais son "abandon" dans un moment très délicat pour Eddie (une deuxième opération très lourde) passe mal auprès de la famille :

- son fils (qui en réalité fuit autant les problèmes que son père) ou plutôt sa belle fille (accro aux légumes et hyper rigide dans l'organisation de la bar-mitsvah de ses jumeaux).

- sa plus jeune fille Robin, portrait craché de sa mère aussi bien par sa beauté particulière que par la colère qui l'habitude depuis son adolescence (et légèrement alcoolique sur les bords).

Tous vont essayer de faire front autour d'Eddie pour l'empêcher de manger, et derrière ce problème d'obésité morbide c'est toute une famille qui remet sa vie en question et qui réfléchit sur la part de responsabilité de chacun dans le profond malaise d'Edie. 

Grinçant, drôle, émouvant, plusieurs critiques comparent Jami Attenberg à Jonathan Franzen, j'y ajouterai Jonathan Dee dans l'influence. A lire absolument si vous aimez ces deux auteurs!


Jeanne R.

pssss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions 10/18!!


Une série de meurtres sur des jeunes filles s'abat en Californie du nord, durant l'Eté 1979. La narratrice raconte l'année de ses 13 ans avec sa petite sœur Patty et les meurtres un par un, commis juste à côté de leur maison, dans les montagnes devenues leur terrain de jeu depuis le divorce de leurs parents et la dépression de leur mère. 

Leur père, que les deux fillettes idolâtrent, se trouve être l'inspecteur en charge de l'affaire, ce qui rendra l'homme obsédé par l'enquête, encensé puis bafoué par l'opinion publique au fil du temps et surtout des meurtres. 

Joyce Maynard livre ici l'amour œdipien d'une fille envers son père, l'amour fusionnel entre sœurs, la souffrance du divorce, le passage de l'enfance à l'adolescence, tout cela sur fond de thriller. 

Même si l'écriture est simple, plaisante à lire, l'histoire également, je reste sceptique sur les critiques parlant de ce roman comme d'un "thriller qui tient le lecteur en haleine". Au contraire, la chute semble évidente, l'écriture extrêmement simple y étant pour beaucoup. Un livre à lire en vacances, distrayant, mais pas non plus extraordinaire.

 

Jeanne R. 

 

psss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions 10/18!!


La narratrice de cette histoire est une adolescente née dans "la maison des femmes". Cette sombre bâtisse abrite des femmes, des sœurs, des filles, des épouses, repoussées par leur famille (et souvent leur belle famille) car ayant transgressée les lois patriarcales. Que leurs fautes soient réelles ou simplement inventées pour se débarrasser d'elles n'a d'ailleurs pas d'importance dans une culture ou la femme n'a aucun droit.  Cet enfermement est vu à travers le regard de cette enfant, qui ne connait même pas l'origine de l'enfermement de sa mère. Cette dernière, "La Mère", distante, insaisissable, s'enfonce peu à peu dans la folie, que l'attente de l'époux aggrave. Car toutes ses femmes bafouées, enfermées, n'ont en réalité qu'un espoir : que leur époux les autorise à rejoindre la maison familiale. Cela peut prendre des mois , des années, mais rien n’entache leur espoir. 

Mais la narratrice, dommage collatéral dans cette punition, décide, à la mort de "La Mère" de franchir la porte de cette maison, que d'ailleurs absolument rien n'empêche d'ouvrir (incroyable de ce dire que l'enfermement de ses femmes n'est pas dû à des barrières ou du barbelé mais au poids de leur culture et de leur soumission). Elle décide d'aller retrouver "Le Père" et d'affronter la belle famille de sa mère. 

Ce roman est étouffant d'injustice envers les femmes, de soumission incompréhensible, mais cette description se fait dans la poésie à travers un texte extrêmement fort. Roman qui m'a fait penser à Antigone, dans la tragédie et le destin de l'enfant qui n'a pas peur de la mort et qui refuse de ne pas comprendre et de ne pas dénoncer les coutumes injustes de son peuple. Beau, très beau.


Jeanne R.




 

PRIX ANDRE DUBREUIL DU PREMIER ROMAN 2014

 

Attention : LE livre de la rentrée littéraire à lire ABSOLUMENT!!

 

Le pitch : Lorsque Gheorghe Marinescu, homme de peu de foi, rencontre le bandit moustachu, il comprend rapidement qu'il peut devenir riche. L'homme à la longue moustache meurt en maudissant tout la descendance de Marinescu jusqu'en l'an deux milles. 

Cette histoire, mi loufoque, mi tragique tient le lecteur en haleine avec un rythme très soutenu en suivant les aventures de cette famille (ou plutôt l'hécatombe!) au fil des générations. L'auteur ne s'attarde pas sur les détails de l'histoire comme dans un roman mais fait défiler les années, les générations exactement comme dans un conte en s'attachant à l'histoire globale. Les chapitres du roman sont souvent séparés par d'autres personnages, donnant lieu au final à une double histoire. Une histoire plus courte semblant être d'une époque assez proche et qui ne se dévoilent complètement aux lecteurs qu'à la fin du roman, rendant cette dernière..... émouvante.

 

De Gheorghe Marinescu en passant par Maria la cochonne, Ion aussi et Margot la vipère, ce roman se dévore littéralement et nous montre encore une fois que derrière une aspect très naïf ce conte est beaucoup plus profond qu'il n'y parait. C'est un gros gros coup de coeur!!

 

Jeanne R.

 

psssss : ce petit bijou est sorti en livre de poche aux éditions Babel!! n'hésitez plus!


Grande question après la lecture de ce roman : les livres qui ne m'ont pas plu ont-ils leur place sur cette page? Réponse : étant donné que la page se nomme "rentrée littéraire" et non pas "coups de cœur" je décide d'y mettre également les romans que j'ai moyennement apprécié.

Pour la petite histoire tout de même : l'auteure, Laurence Tardieu, traverse une passe difficile depuis la parution de son dernier roman "la confusion des peines" en 2011 qui a provoqué une énorme crise familiale étant donné que le sujet mettait en lumière la condamnation de son père. En manque d'inspiration, mal dans sa peau, on peut le dire, dépressive, elle assiste à une exposition de la photographe Diane Arbus. Apparemment gros coup de cœur pour cette dernière car l'auteure va ensuite se renseigner sur la vie de l'artiste (qui s'est suicidée) et découvrir des éléments de vie personnelle similaires à quarante ans d'écart. A travers des bribes de vie de Diane Arbus on découvre, en même temps que l'auteure, des souvenirs remontés à la surface, des sensations, des émotions. Et c'est là justement que le bât blesse. Le livre est un ressenti à lui tout seul. Des retours en arrière vers son enfance mais décousus, sans grande compréhension si on ne connait pas l'auteure ou tout au moins lu son dernier roman sujet à controverse dans la famille. A la limite le livre aurait pu être un chapitre d'une immense saga familiale mise en parallèle avec la vie de la photographe Diane Arbus. Mais là, on a l'impression de lire les états d'âmes d'une personne que l'on ne connait pas, et qui de plus, est sacrément plombante!


Jeanne R.


 Élevée dans une famille de sourds-muets, Véronique, elle, entend et parle parfaitement. Récit durant la petite enfance de l'auteure, période où la différence de l'autre n'est pas un problème. Et l'autre partie du récit plus axé sur l'adolescence ou l'agressivité, la honte et la colère sont très présents.

A travers de courtes anecdotes, on découvre le quotidien des sourds muets pour un entendant. Car oui, les sourds muets sont bruyants (quel est l'intérêt de faire attention à ne pas claquer une porte si de toute façon on ne l'entend pas?). Véronique Poulain exprime la difficulté de vivre dans les deux mondes, surtout pour une enfant aussi bavarde qu'elle dans un monde de signes ou le silence des mots peut rendre les bruits du quotidiens difficilement supportables. 

Drôle, touchant, l'auteure ne tombe jamais dans le pathos, sûrement grâce à l'ouvrage assez court finalement, et c'est au travers des anecdotes qu'on réalise l'hommage et l'amour qu'elle a voulu montrer à ses parents. 


Jeanne R.

pssss : ce roman est sorti en livre de poche aux éditions Livre De Poche !!


 La première scène du livre se déroule dans un climat de violence : agression verbale d'un inconnu envers Trisha. Cette dernière, sortie du train est rattrapée par Claire qui lui propose de l’héberger. C'est ainsi que débute la colocation des quatre personnages. Le voisin, monsieur Bréhel aime Claire. Claire aime Trisha. Kadher aime Juliette et Juliette aime... le meilleur ami de Kadher. 

Solidaire dans la difficulté du travail, de la vie, de l'avenir, ils ont su créer une nouvelle famille, un certain équilibre dans leur monde incertain. 

Mais la violence d'ouverture du roman peut revenir à chaque instant....

Si le but d'un livre est de marquer les esprits, alors pari réussi.

 

Jeanne R.


 

 


 ATTENTION humour!!

 

Une malédiction familiale frappe Mortimer : tous les hommes de sa famille meurent le jour de leur 36 ans à exactement 11h du matin.

Le jour J, Mortimer, élevé dans le principe de vivre une vie très courte, à démissionné, donné son préavis, lavé son frigo, acheté un costume chic....

Oui mais voilà, à 11h06 il faut bien se rendre à l'évidence : Mortimer est vivant. A partir de ce moment là, il va devoir apprendre à vivre avec l'aide de ses deux vieux amis : Paquita et Nassar.

 

Cette nouvelle vie est ponctuée de passages sur l'histoire familiale et sa malédiction. Tout simplement un roman qui fait du bien! Extrêmement drôle, pétillant, touchant. Un régal!!!

 

Jeanne R.


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